Dans le silence d’une villa retirée à Santa Fe, deux destins se sont éteints à quelques jours d’intervalle, laissant une énigme médicale et humaine.
Gene Hackman et son épouse Betsy Arakawa, reclus depuis des années, ont succombé à des causes aussi tragiques que distinctes. Une fin bouleversante pour un couple discret.
Le 25 février dernier, les autorités de Santa Fe découvrent les corps inanimés de Gene Hackman, 95 ans, et de sa femme Betsy Arakawa, 65 ans, dans leur résidence isolée du Nouveau-Mexique. Depuis plusieurs années, le couple menait une existence recluse, loin de l’effervescence hollywoodienne. Ce cadre paisible s’est mué en théâtre d’un drame aussi rare que déroutant.
Selon les premières constatations, Betsy Arakawa aurait succombé à un syndrome pulmonaire à hantavirus, une infection virale rare mais redoutable, transmise par les excréments de rongeurs. Les symptômes, d’abord comparables à une grippe banale – fièvre, fatigue, maux de tête – évoluent rapidement vers une détresse respiratoire aiguë, souvent fatale. Dans le cas de la pianiste, aucune hospitalisation n’a eu lieu, signe d’une prise de conscience trop tardive de la gravité de son état.
Gene Hackman, victime d’une combinaison létale
Le sort de Gene Hackman n’a pas tardé à suivre celui de son épouse. Moins d’une semaine après le décès de Betsy, l’acteur oscarisé s’éteint à son tour, terrassé par une affection cardiaque complexe, aggravée par les complications de la maladie d’Alzheimer. Dans son état de santé avancé, il est probable qu’il n’ait jamais réalisé la mort de son épouse. Betsy était sa seule aide au quotidien, et son absence brutale l’aurait plongé dans un isolement encore plus dangereux.
Une femme lucide face à une détresse croissante
L’examen de l’ordinateur de Betsy Arakawa, retrouvé sur les lieux, révèle des recherches alarmantes datant du 8 au 12 février. La pianiste y consulte frénétiquement des informations sur le COVID-19, les syndromes grippaux et des symptômes tels que les vertiges ou les saignements de nez. Ces requêtes témoignent d’un sentiment d’urgence croissant, probablement lié à l’apparition de signes inquiétants chez elle-même ou son époux.
Quelques jours avant sa mort, elle passe une commande sur Amazon de bouteilles d’oxygène, un équipement réservé aux personnes en détresse respiratoire. Ce geste, bien que tardif, souligne une prise de conscience nette : elle savait que quelque chose de grave se passait, mais n’a pas eu le temps – ou la force – de déclencher une réponse médicale plus rapide.
Une dernière tentative de protéger son mari
Dans un courriel adressé à sa masseuse, Betsy confie que Gene s’est réveillé le 11 février avec des symptômes évoquant un rhume ou une grippe. Un test COVID est effectué mais revient négatif, et elle reporte leur rendez-vous « par excès de prudence ». Le lendemain, le 12 février, elle effectue une ultime recherche pour trouver un prestataire de soins de santé à Santa Fe, preuve qu’elle envisageait enfin une aide extérieure. Malheureusement, les événements se sont enchaînés trop rapidement.