L’adage “On n’est jamais mort en politique” n’aura jamais aussi bien porté son nom. Plus de dix ans après avoir quitté l’Élysée, François Hollande a orchestré un retour inattendu sur la scène politique.
Derrière ce come-back, une conviction : empêcher la montée de l’extrême droite. Mais ce retour en grâce a aussi ravivé un vieux débat — celui de sa retraite dorée.
Le 7 juillet 2024, François Hollande signait l’un des retours les plus inattendus de la Ve République. Élu député de la 1ʳᵉ circonscription de la Corrèze sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP), il a recueilli 43 % des voix. Douze ans après avoir quitté son siège pour la présidence de la République, il retrouvait les bancs de l’Assemblée nationale.
Son engagement, explique-t-il, n’est pas guidé par l’ambition personnelle, mais par “le devoir de servir à nouveau la gauche et la République”. Face à la dissolution décidée par Emmanuel Macron et à la poussée du Rassemblement national, il affirmait :
« J’ai considéré que c’était mon devoir… Le but était de tout faire pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir. »
Un discours de rassemblement qui l’a conduit, malgré ses divergences historiques, à s’allier temporairement avec La France insoumise. « C’est ça, l’union, même avec les différences », précisait-il, assumant une alliance stratégique plus que philosophique. PUBLICITÉ:
Un député pas tout à fait comme les autres
Sitôt élu, la question de sa rémunération a refait surface. Peut-il cumuler sa nouvelle indemnité parlementaire (environ 5 957 euros nets mensuels) avec sa retraite d’ancien député de la Corrèze (6 223 euros) ?
François Hollande a immédiatement répondu à Libération :
« L’indemnité parlementaire se substitue à la retraite d’ancien député. »
En clair, pas de cumul possible, du moins pour cette partie de ses revenus. Mais la transparence affichée n’a pas suffi à éteindre la polémique.
Des revenus confortables… et contestés
Car si François Hollande ne touche pas deux fois pour le même poste, il cumule bel et bien plusieurs pensions issues de ses longues années au service de l’État.
D’après Libération, ses revenus nets mensuels, avant impôts, atteindraient 15 600 euros, répartis comme suit :
5 553 € pour son passage à l’Élysée,
6 223 € en tant qu’ex-député,
3 591 € comme ancien magistrat à la Cour des comptes.
PUBLICITÉ:
Mais certains estiment ces chiffres bien en dessous de la réalité. Le journaliste André Bercoff, sur Sud Radio, a avancé un total de 35 800 euros par mois, en additionnant d’autres indemnités liées à ses mandats passés (maire, conseiller général, membre du Conseil constitutionnel). Une estimation qu’il a conclue par une pique cinglante :
« Le cumul des mandats n’est rien à côté du cumul des retraites. »
Un train de vie de “retraité d’État” assumé
En mars 2023, François Hollande avait déjà tenté de clarifier les choses. Sur BFMTV, il affirmait percevoir environ 11 000 à 12 000 euros nets par mois, dont 4 000 euros liés à sa fonction d’ancien président. Des montants qu’il jugeait « conformes à la loi » et « transparents », insistant sur le fait qu’aucune faveur ne lui avait été accordée.
Son entourage souligne par ailleurs qu’il ne cumule aucun avantage lié à son statut présidentiel, à l’exception des dispositifs prévus par le protocole républicain (sécurité, locaux, collaborateurs).
Julie Gayet, bénéficiaire potentielle de la pension présidentielle
Marié depuis le 4 juin 2022 à l’actrice et productrice Julie Gayet, François Hollande a également évoqué la réversibilité de la pension présidentielle.
En cas de décès, la veuve d’un ancien président peut percevoir 50 % de sa pension, tout comme les enfants mineurs jusqu’à leur majorité. Ainsi, Julie Gayet pourrait bénéficier d’une partie de la retraite de son mari, tout comme Bernadette Chirac touche aujourd’hui environ 2 600 euros nets, soit la moitié des 5 200 euros perçus autrefois par son époux.