À l’aube de ses 75 ans, Josiane Balasko incarne un certain art de vivre, fait de liberté, d’amour familial et d’engagement artistique.
Comédienne prolifique, mère attentive et grand-mère attendrie, elle traverse les époques avec la même fougue, nourrie de souvenirs puissants et de convictions profondes qui ne s’effacent jamais.
Josiane Balasko, née dans un bistrot près de la gare de l’Est, n’a jamais connu les contraintes d’une éducation traditionnelle. Elle revendique haut et fort une jeunesse marquée par l’indépendance et une insolence naturelle. « J’étais une emmerdeuse », confiait-elle sans détour. Unique fille arrivée bien après son frère, elle a grandi dans une atmosphère permissive, où les codes sociaux ne dictaient pas la conduite à table ni ailleurs. Ce terreau de liberté, elle en a fait un mode de vie.
Une éducation transmise à ses enfants
Cette philosophie de vie, Josiane Balasko l’a transmise à ses deux enfants, Rudy et Marilou Berry, tout en y insufflant des valeurs de rigueur et de travail. Sa fille, actrice elle aussi, n’a jamais été poussée mais toujours soutenue. Lorsqu’elle s’est lancée dans Les Reines du ring, Josiane admirait déjà chez elle cette capacité à s’investir sans jamais se laisser séduire par le clinquant du métier. Pour Balasko, ses enfants ont hérité de la combativité nécessaire pour faire face à un monde incertain, et elle ne doute pas de leur résilience.
Marilou Berry, une relève assumée
Le jour où Marilou lui a annoncé vouloir embrasser une carrière d’actrice, Josiane Balasko n’a pas tenté de la dissuader. Bien au contraire. C’est avec fierté qu’elle se remémore leurs collaborations, notamment lorsque sa fille la dirige dans « Joséphine s’arrondit ». Elle évoque avec émotion ce moment où, pour la première fois, un metteur en scène l’a appelée « maman » sur un plateau. Plus qu’un passage de flambeau, c’est une communion artistique, une filiation dans le jeu et l’expression.
Une grand-mère attendrie et émerveillée
Depuis 2018, Josiane Balasko est aussi grand-mère d’un petit Andy, dont elle parle avec une tendresse spontanée. Ce nouveau rôle, elle l’aborde avec émerveillement. « Grand-mère, c’est génial », confiait-elle, soulignant la simplicité joyeuse des instants partagés. À ses yeux, la famille est un socle indéfectible, une source de bonheur discret mais constant. Regarder son petit-fils, c’est retrouver une forme d’éternité paisible dans un monde agité.
L’histoire de Josiane Balasko est aussi marquée par un événement fondateur : la perte de son père à l’adolescence et la révélation d’un secret de famille longtemps enfoui. Ce jour-là, elle découvre l’existence d’un demi-frère yougoslave, ignoré jusqu’alors. Ce choc devient pourtant une nouvelle source d’affection. Ce frère inconnu devient un pilier, un substitut paternel qui l’accompagnera durant de nombreuses années. Balasko en parle avec émotion, soulignant la manière dont il a su prendre une place irremplaçable dans sa vie d’adulte.
Un regard lucide et vibrant sur le temps qui passe
À 75 ans, Josiane Balasko ne cède rien à la nostalgie. Elle regarde le passé avec tendresse mais continue d’écrire son présent. Son mariage à 53 ans avec l’acteur George Aguilar témoigne de cette conviction intime que le cœur ne connaît pas d’âge. Elle le répète souvent : seuls comptent l’élan, l’envie, et cette jeunesse de l’âme qu’elle cultive précieusement. Elle se dit consciente du privilège de vieillir, elle qui a vu tant d’amis s’éteindre prématurément.
Artiste accomplie, mère passionnée, femme libre, Josiane Balasko trace sa route sans jamais trahir ses convictions. Elle incarne cette génération d’acteurs pour qui la scène, la caméra et la famille ne sont jamais incompatibles. À l’heure de souffler ses 75 bougies, c’est tout un pan du cinéma français qui se lève avec elle, reconnaissant à cette figure emblématique d’avoir su, sans bruit, imposer sa voix singulière.