Ils espéraient encore un miracle, mais c’est une issue tragique qu’ont découverte les enquêteurs néerlandais. L’enlèvement de deux enfants par leur père, samedi dernier, s’est achevé par la découverte de trois corps sans vie dans une voiture immergée.
Une affaire qui bouleverse profondément les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique. Tout commence samedi après-midi, dans une salle de jeux à Weener, en Allemagne. Jeffrey, 10 ans, et sa sœur Emma, 8 ans, y passent un moment de détente lorsque leur père, Klaas B., 67 ans, les rejoint. Malgré une séparation douloureuse et des tensions avec leur mère, l’homme décide de repartir avec les enfants, sans autorisation. Ce geste déclenche immédiatement une alerte Amber en Allemagne, tandis que la piste d’un enlèvement inquiétant prend forme.
Le profil de Klaas B. interpelle rapidement les autorités. L’homme était décrit comme « ivre et menaçant » par son fils aîné, Rubertus, qui a relayé l’enlèvement sur les réseaux sociaux. La veille, la mère des enfants avait signalé à la police néerlandaise des messages menaçants de son ex-compagnon, laissant entendre qu’il pourrait s’en prendre aux enfants ou à lui-même. Pourtant, malgré une visite des forces de l’ordre au domicile du suspect, aucune mesure n’a été prise, estimant qu’« il n’y avait pas de raison d’intervenir », selon le chef de la police de Groningue.
Une traque internationale, sans succès
Pendant trois jours, les recherches s’intensifient en Allemagne, en France, en Belgique et aux Pays-Bas. La voiture de Klaas, une Toyota Avensis grise, est recherchée activement. Mais le téléphone du père est coupé, rendant sa localisation impossible. Des soupçons se portent un temps sur la Belgique, mais l’hypothèse d’un retour dans la région natale du père, Finsterwolde, se renforce.
Une découverte macabre à Winschoten
C’est dans la nuit de mardi à mercredi que le drame se confirme. Les corps de Jeffrey, Emma et Klaas B. sont retrouvés sans vie dans une voiture immergée à Winschoten, à une vingtaine de kilomètres du lieu de l’enlèvement. Selon le ministère public néerlandais, les enfants se sont « très probablement noyés », bien que l’enquête soit toujours en cours. Les vidéos de surveillance récupérées dans la zone pourraient permettre de mieux comprendre les circonstances exactes de cette tragédie.
Le grand frère, Rubertus, a exprimé sa douleur dans un message poignant publié en ligne :
« Ça n’aurait jamais dû arriver. Je n’ai pas de mots. J’ai le cœur brisé. »
Son message a profondément ému les internautes, déclenchant une vague de soutien.
Une solidarité immédiate
Dès le lendemain, une cagnotte GoFundMe est lancée pour venir en aide à la famille, avec pour objectif d’organiser des funérailles dignes pour Jeffrey et Emma. En moins de 48 heures, plus de 115 000 euros ont été récoltés, témoignant de l’élan de compassion et d’indignation suscité par cette affaire.
Au-delà de l’émotion, de nombreuses voix s’élèvent pour interroger les décisions des forces de l’ordre, notamment sur le manque de réactivité après les premiers signaux d’alerte. Comment expliquer que l’appel à l’aide de la mère n’ait pas permis de prévenir le drame ? Des dysfonctionnements semblent évidents, et l’affaire devrait relancer le débat sur la prise en charge des alertes familiales à risque.
Cette affaire, aussi tragique que brutale, vient rappeler la fragilité des situations familiales conflictuelles et le rôle crucial des dispositifs de protection. Pour Jeffrey et Emma, la justice ne pourra pas réparer l’irréparable, mais leur mémoire soulève une question essentielle : comment éviter qu’un tel drame ne se reproduise ?