Icône de la chanson française, Jean-Jacques Goldman a bâti une carrière hors du commun grâce à son talent et à son humilité.
Derrière ses plus grands succès se cache aussi une histoire d’amitié sincère et indéfectible, celle qui le liait à un musicien d’exception : le bassiste Claude Le Péron, disparu en 2020.
Le 24 juin 2020 restera gravé dans la mémoire de Jean-Jacques Goldman. Ce jour-là, le chanteur de Je te donne perdait l’un de ses plus proches compagnons de route, Claude Le Péron, emporté à 72 ans par une longue maladie. Bassiste talentueux, il avait accompagné non seulement Goldman, mais aussi Laurent Voulzy et Alain Souchon, deux autres figures majeures de la chanson française.
Cette disparition a profondément touché le milieu musical. Sur le réseau X, Michael Jones, autre acolyte du chanteur, lui a rendu hommage dans un message simple et émouvant : « C’était la fine équipe, mais le bassiste a été transféré vers le ciel. Bon vent Claude, tu vas nous manquer. » Des mots qui traduisent l’attachement fraternel qui unissait ces artistes depuis des décennies.
Une rencontre décisive sur le plateau de « Champs-Élysées »
Leur histoire commune remonte à 1983, lors d’une participation à l’émission Champs-Élysées, animée par Michel Drucker. Le courant passe immédiatement entre Goldman et Le Péron. Très vite, ils entament une collaboration musicale qui deviendra l’une des plus solides du paysage français. Ensemble, ils sillonnent les scènes du monde entier pendant près de vingt ans, jusqu’en 2000, année marquant la fin des grandes tournées de Goldman.
Claude Le Péron ne se contentait pas de jouer : il prêtait aussi sa voix en tant que choriste et participait à l’élaboration de plusieurs morceaux devenus cultes. Son empreinte est notamment présente sur le titre “Je te donne”, sorti en 1985, mais aussi sur l’album Entre gris clair et gris foncé. Son jeu de basse précis et chaleureux apportait une profondeur unique à la musique de Goldman, mêlant puissance et émotion.
Une amitié fondée sur la reconnaissance et le respect
Entre les deux hommes, la complicité allait bien au-delà de la musique. Claude Le Péron décrivait souvent Jean-Jacques Goldman comme un artiste généreux et inspirant. Dans une interview donnée en 2003, il confiait : « Il y en a qui disent qu’on est dans l’ombre. Moi, je ne trouve pas. On est plutôt dans sa lumière. »
Cette phrase illustre parfaitement la relation d’estime mutuelle qui les liait. Pour Le Péron, travailler avec Goldman était avant tout un privilège : « On sait qu’à chaque fois, il va y avoir un truc extraordinaire. On n’a même pas à l’idée de ne pas faire une tournée Goldman ! » Ces mots, empreints d’admiration et de loyauté, résument la force d’un lien forgé sur scène, mais surtout dans le respect et l’amitié.
L’association Goldman-Jones-Le Péron reste, encore aujourd’hui, emblématique d’une époque où la musique française rayonnait par sa sincérité et son humanité. Le trio formait une famille d’artistes unis par la passion du live, le sens du collectif et la volonté de partager des émotions simples mais universelles.