La joute verbale entre Anne Hidalgo et Rachida Dati a franchi un nouveau palier. Alors que la maire de Paris est critiquée pour ses dépenses de représentation, elle a provoqué sa rivale en la mettant au défi de « vivre avec 4 900 euros nets par mois ». Une sortie jugée arrogante par de nombreux internautes, dans un contexte social tendu.
Lors de la séance du Conseil de Paris du 8 octobre, Anne Hidalgo a tenu à défendre son indemnité de maire et les frais de représentation alloués aux élus, alors que les révélations de Mediapart sur ses dépenses — près de 210 000 euros sur quatre ans — continuent d’alimenter la polémique.
Face à Rachida Dati, qui l’accuse de mener grand train sur le dos des contribuables, la maire socialiste a lancé :
« Je vous mets au défi, Madame Dati, de vivre avec 4 900 euros nets après impôts, l’indemnité d’une maire de Paris. »
Une pique directement adressée à sa concurrente, dont les revenus déclarés s’élèvent à plus de deux millions d’euros annuels. Selon Hidalgo, cette rémunération permet simplement aux élus de « ne pas être tentés par des intérêts privés » — une manière de justifier l’existence de ces avantages, souvent contestés par l’opinion.
Une réplique qui choque une partie de l’opinion publique
Mais cette déclaration a eu l’effet inverse de celui escompté. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été virulentes.
« Un Français sur deux vit avec moins de 1 800 euros par mois. Avec 4 900 euros, tu fais partie des 1 % les plus riches, évite de te plaindre ! », a écrit un internaute.
Un autre ironise : « Elle veut qu’on pleure avec 4 900 euros d’argent de poche, alors qu’elle ne paie ni transports ni repas officiels ? »
Pour beaucoup, le propos d’Hidalgo illustre un fossé grandissant entre élus et citoyens. En pleine crise du pouvoir d’achat, entendre une responsable politique évoquer la difficulté de vivre avec près de 5 000 euros mensuels a été jugé pour le moins maladroit.
Des soutiens qui invoquent le contexte de la phrase
Certains rappellent toutefois que le propos était ironique et dirigé exclusivement contre Rachida Dati, non contre les Français modestes. L’élue socialiste visait à souligner le contraste entre les revenus considérables de sa rivale — issue du monde des affaires et du gouvernement — et ceux d’un maire soumis à une indemnité fixe.
Un soutien écrit ainsi : « Ce n’est pas une plainte, c’est une pique politique. Hidalgo ne dit pas qu’elle est pauvre, elle répond à une millionnaire qui la critique. »
Une passe d’armes politique à deux ans des municipales
Ce duel verbal n’est que le dernier épisode d’une rivalité politique ancienne entre les deux femmes, désormais rivales pour la mairie de Paris en 2026.
Rachida Dati, redevenue maire du 7ᵉ arrondissement après sa démission du ministère de la Culture, multiplie les attaques contre la gestion d’Hidalgo, accusée de gaspillage, endettement et immobilisme urbain.
De son côté, la maire socialiste, affaiblie par les polémiques sur ses frais de représentation, tente de replacer le débat sur l’éthique et la transparence, tout en martelant qu’elle ne briguera pas de troisième mandat.
 












