Chef au tempérament bien trempé et figure emblématique du petit écran, Philippe Etchebest n’a pourtant jamais perdu de vue l’essentiel : la cuisine.
Alors que son établissement bordelais vient de décrocher une seconde étoile au Michelin, le cuisinier envisage déjà l’après, avec sagesse et transmission en ligne de mire.
Le cœur reste en cuisine, pas devant les caméras
Philippe Etchebest, malgré sa notoriété médiatique, ne se considère pas comme une star de la télévision. Pour lui, les émissions comme Cauchemar en Cuisine ou Top Chef – dont la 16e saison bat son plein – ne sont qu’un à-côté. Le 6 avril dernier, sur le plateau de C Médiatique, il l’a affirmé sans détour : « La télé pour moi, c’est une parenthèse. Elle va se refermer. » Attaché à ses racines professionnelles, il rappelle que sa vraie vocation est ailleurs. « J’ai commencé avec la cuisine, je finirai avec elle. »
Un chef devenu capitaine d’entreprise
Avec trois établissements à diriger et plus de 120 salariés à sa charge, Etchebest est loin d’être un simple cuisinier derrière ses fourneaux. Il est aujourd’hui un véritable chef d’entreprise, conscient de ses responsabilités. Dans une vidéo diffusée sur la chaîne YouTube de Konbini, il revient sur cette transformation : « Ça m’a fait changer de façon de penser, de faire. » Ce nouveau rôle lui a permis de prendre du recul, de mieux répartir ses énergies et d’envisager la suite avec plus de clarté. « Cette évolution m’a nourri, et me nourrira encore, mais je prépare le passage de flambeau. »
Une transition mûrement réfléchie
Loin de s’accrocher à son empire gastronomique, le chef bordelais prépare déjà la relève. Entouré de collaborateurs qu’il qualifie de « précieux », il veut transmettre son savoir et ses valeurs. « Je réfléchis à ça sérieusement. Ils prendront le relais à un moment donné. » Ce désir de partage, de continuité, témoigne d’une vision apaisée du succès. Etchebest ne veut pas tout contrôler jusqu’au bout, mais plutôt laisser derrière lui une trace durable.
L’homme derrière le chef
Ce choix de lever le pied s’accompagne aussi d’un besoin personnel. À 57 ans, Philippe Etchebest confie qu’il ne souhaite pas travailler indéfiniment. « Je n’ai pas envie de bosser jusqu’à un âge avancé. J’ai envie de profiter de tout ce que j’ai construit. » Un luxe qu’il compte bien savourer avec Dominique, son épouse et indéfectible partenaire. Leur duo, aussi discret que solide, a traversé les tempêtes et porté les réussites. Derrière l’image du chef intransigeant, il y a un homme qui aspire à la quiétude.