À 81 ans, Sophie Darel refuse de tirer sa révérence. Toujours active, toujours présente, la star des années 1970 ne se contente pas de souvenirs : elle continue de travailler, de créer, de prendre la parole, avec une vitalité qui impressionne autant qu’elle interroge sur la réalité des retraites pour les anciens visages de la télévision.
Après avoir marqué toute une époque aux côtés de Guy Lux et Patrick Sébastien, Sophie Darel revient à la radio cet été. Elle sera la voix d’une émission diffusée tout le mois d’août sur Sud Radio, entre 10 h et 11 h. Un nouveau défi qu’elle embrasse avec enthousiasme, sans jamais céder à la nostalgie. « Je fais toujours des enregistrements. J’ai besoin d’avoir des projets. Je ne pourrais pas rester à la maison à faire du jardinage », confie-t-elle dans les colonnes de Gala.
Loin de s’éloigner des projecteurs, elle continue d’animer sa vie avec énergie, entourée d’amis, de dîners et de nouvelles ambitions. Sa voix, reconnaissable entre mille, prouve que le talent n’a pas d’âge. Et son engagement professionnel actuel n’est pas seulement artistique : il est aussi financier.
Une retraite trop modeste pour souffler
Sophie Darel ne s’en cache pas : sa pension de retraite s’élève à environ 3 000 euros par mois. Une somme qui, à première vue, peut paraître confortable. Mais pour l’ancienne vedette de télévision, cela reste insuffisant pour mener une vie pleinement décente, dans un monde où le coût de la vie explose. « Il me faudrait 5 000 euros par mois pour vivre correctement », déclarait-elle déjà en 2024 dans l’émission Chez Jordan sur C8.
Le retour régulier au travail est donc pour elle une nécessité. Un « job d’été » qui, au-delà du plaisir de rester active, vient aussi équilibrer un budget fragile, conséquence d’une époque où les animateurs n’étaient pas aussi bien rémunérés qu’aujourd’hui. Elle se souvient : « Je touchais 700 francs par émission. Rien à voir avec les cachets actuels ! »
La parole lucide d’une génération oubliée
Sophie Darel met des mots sur une réalité vécue par de nombreux anciens artistes : le manque de reconnaissance économique d’une carrière pourtant riche. Si elle évoque sans détour ses retouches esthétiques ou ses anciens contrats sous-payés, c’est pour mieux déconstruire l’idée que célébrité rime toujours avec aisance financière.
Elle incarne aujourd’hui cette génération de femmes du petit écran qui ont marqué les esprits sans jamais vraiment être valorisées à leur juste mesure. Loin d’apitoyer, ses propos soulignent une injustice systémique : celle d’un monde du spectacle où le prestige ne garantit pas la sécurité.
Une leçon d’élégance et de résilience
Sophie Darel n’attend pas la reconnaissance pour avancer. Elle continue de tracer sa route, avec la même voix posée, la même générosité et le même franc-parler qui ont fait d’elle une figure aimée du grand public. Et si elle travaille encore, ce n’est pas seulement pour l’argent. C’est aussi pour exister, transmettre, être utile.