Ils ont connu les cris du public, les studios en ébullition, les disques qui s’écoulent par millions. Puis, presque sans transition, la lumière s’est éteinte.

Aujourd’hui, certains anciens visages de la chanson française luttent pour conserver une existence digne, entre précarité financière, solitude et santé déclinante. Le destin de plusieurs artistes rappelle que la gloire ne garantit jamais une sécurité durable, et le parcours de Michel-Pierre Autissier en est la preuve la plus saisissante. Ancienne voix des Poppys, il vit désormais dans un HLM à Toulouse, en fauteuil roulant, à 55 ans. Dans un entretien accordé à La Dépêche, il confie percevoir une pension de seulement 773 euros mensuels, un montant dérisoire au regard des ventes colossales du groupe dans les années 1970. “On n’a jamais touché d’argent”, déplore-t-il, révélant des années d’injustices contractuelles et d’espoirs déçus. Après la fin de sa carrière musicale, quelques petits boulots n’ont pas suffi à éviter les dettes, aggravées par une santé fragile.
Une reconnaissance refusée, une vie encore plus difficile

Son unique revenu, cette pension de 773 euros, s’avère insuffisant face aux 400 euros de dépenses mensuelles obligatoires. La maladie l’a contraint à une retraite anticipée, mais l’État refuse pourtant de reconnaître officiellement son handicap. À cela s’ajoute un dossier de surendettement rejeté. Autissier, qui estime avoir “fait rêver des millions de gens”, voit ainsi son quotidien s’enfoncer dans une forme d’invisibilité sociale. Faute de soutien et de moyens, il s’isole, incapable de mener la vie qu’il espérait après des années de succès.
Le rêve de scène qui persiste malgré tout

Malgré les épreuves, Michel-Pierre Autissier conserve une part d’espoir. Il rappelle qu’avec les Poppys, il était “une voix de tête” et que la popularité du groupe était immense, même si, faute de contrat, trois procès n’ont jamais permis de récupérer un seul centime. Aujourd’hui, il tente de garder un pied dans le monde artistique grâce à sa société de production, MPA Light. “J’aimerais bien continuer à chanter dans les fêtes de village, si mon corps me le permettait”, confie-t-il. Ce témoignage fait écho à celui d’Ophélie Winter, autre star déchue, qui révélait en 2019 dans Touche pas à mon poste : “J’habite nulle part, en fait”, après avoir perdu fortune et stabilité.










