Invité à s’exprimer sur sa vie, son héritage et le monde qu’il laissera à ses enfants, Alain Souchon a livré un entretien d’une rare sincérité.

Entre pudeur familiale, regard inquiet sur l’avenir et réflexions sur la transmission, le chanteur a dévoilé l’envers d’une relation profondément libre avec ses deux fils, eux-mêmes artistes accomplis.
Alain Souchon, figure incontournable de la chanson française, est aussi le père de Pierre et Charles, tous deux musiciens reconnus sous le nom de scène Ours. Dans cette lignée artistique, le chanteur rappelle que rien n’a jamais été imposé, ni carrière, ni obligations, ni modèle à suivre. Selon lui, l’élan créatif de ses fils vient avant tout d’années passées à le voir travailler, jouer, chanter, improviser — un environnement qui les a inspirés naturellement, sans directive.
Présent sur RTL le 14 novembre 2025, il confie à Marc-Olivier Fogiel ne pas croire aux héritages matériels. « Je ne suis pas tellement pour les héritages », dit-il d’abord, insistant sur l’idée que les enfants observent davantage qu’ils n’écoutent. Pour lui, l’essentiel se transmet dans l’exemple, pas dans les injonctions, une philosophie confirmée par un de ses fils, qui rappelle que leur père ne leur a jamais dicté une voie.
Des fils reconnaissants : un père qui n’a rien imposé
Interrogé à son tour, l’un des fils de l’artiste confirme cette éducation tout en douceur : jamais de pression, jamais de choix forcé. Alain Souchon, qui n’a pas suivi un long parcours scolaire, ne se sentait pas légitime pour imposer des études à ses enfants, ni pour leur interdire le métier d’artiste. Au contraire, il a laissé la possibilité d’expérimenter, d’essayer, de se tromper peut-être, mais toujours en confiance.

Cette liberté explique sans doute la créativité de Pierre et Charles, qui ont pu construire leur identité musicale sans l’ombre écrasante d’un père légendaire. Pour eux, la transmission fut d’abord celle d’un climat, d’une ambiance, d’un regard, pas d’un programme familial préétabli.
Études, avenir et inquiétudes : un artiste lucide sur le monde qu’il laisse
Marc-Olivier Fogiel le relance alors : « Il faut faire des études, vous dites ça vous aujourd’hui ? » Souchon acquiesce. Il reconnaît que, dans le contexte actuel, être armé passe souvent par l’éducation, qui offre des outils indispensables pour comprendre un monde de plus en plus complexe.
Puis vient la question centrale : est-il inquiet pour ses enfants ? Le chanteur ne tergiverse pas. Il évoque un climat traversé de tensions, de haines, de fractures sociales et politiques, un monde où la guerre semble toujours possible.
Il dit sa crainte d’un futur où la violence reprendrait le dessus, où l’humanité s’égarerait, non par fatalité, mais par folie collective.
Un constat sombre, empreint d’une lucidité presque mélancolique, comme souvent chez lui.
Sa vision politique : une confiance mesurée dans le discernement des Français
Au détour de cet échange, Alain Souchon aborde aussi l’élection présidentielle de 2027. Sans détour, il estime que les Français ne sont « pas assez cons » pour porter un candidat du Rassemblement national à l’Élysée. Une phrase frappante, qui témoigne de son franc-parler, mais surtout de sa conviction que le pays saura éviter ce qu’il considère comme une impasse politique.










