Jean-Luc Mélenchon, fidèle à son style tranchant, a de nouveau dénoncé la manière dont les journalistes l’interrogent, lors de son passage ce vendredi sur RMC.
Tout en rendant hommage à l’émission « Les Grandes Gueules », il s’en est pris au monde médiatique qu’il accuse de chercher l’affrontement à tout prix. « On m’invite pour se faire Mélenchon » : la formule est cinglante, mais elle résume à elle seule l’exaspération du chef de file de La France Insoumise face à ce qu’il considère comme une dérive du traitement médiatique. Invité sur RMC ce vendredi 21 juin 2025, Jean-Luc Mélenchon a déploré un climat médiatique devenu, selon lui, « insupportable », au point de refuser désormais certaines invitations. « Je ne vais plus nulle part parce que c’est devenu insupportable pour moi, par respect pour ma propre dignité personnelle », a-t-il déclaré sans détour.
Le leader insoumis fustige une forme de mise en scène permanente, où il servirait de trophée à décrocher pour les journalistes en quête de notoriété. « Pour prendre ton galon dans la vie de journaliste, il faut se faire Mélenchon », ironise-t-il, regrettant des questions volontairement provocatrices qui ne seraient jamais posées à d’autres responsables politiques. « C’est une corrida », accuse-t-il, dénonçant un traitement partial, parfois méprisant, dont il se dit la cible récurrente.
Des propos polémiques relayés par Quotidien
L’exaspération de Jean-Luc Mélenchon n’est pas récente. Ces dernières semaines, son attitude vis-à-vis des journalistes a de nouveau été pointée du doigt, notamment lors d’un rassemblement en soutien à Gaza le 14 juin dernier. Dans un reportage diffusé par Quotidien, on l’entend lancer à propos du preneur de son de l’équipe : « Virez-moi cet enfoiré », avant de lui ordonner de partir sous les yeux des caméras. Une séquence brutale, que Mélenchon n’a pas cherché à excuser, préférant dénoncer une provocation de la part de l’équipe journalistique.
Un respect « intact » pour les Grandes Gueules
En contraste avec ces critiques virulentes, Mélenchon a tenu à saluer l’esprit de l’émission « Les Grandes Gueules », qu’il décrit comme une rare exception dans le paysage médiatique. Selon lui, les GG ont su installer un ton piquant sans jamais franchir la ligne du mépris personnel. « Vous êtes grinçants, vous êtes piquants, mais ça reste dans le respect mutuel », a-t-il reconnu avec franchise.
Ce respect, il l’oppose à ce qu’il appelle les “mauvais imitateurs” du style GG, qui, selon lui, cherchent le clash sans en comprendre les codes. Il accepte le jeu du débat vif, voire des piques, mais refuse l’humiliation. Il a d’ailleurs saisi l’occasion pour brocarder à son tour les intervenants de l’émission, avec une pointe d’ironie : « Vous prétendez représenter le peuple… Personne ne vous a élus ! »
Un échange tendu avec Flora Ghebali
La fin de l’émission n’a pas été exempte de tensions. Quelques minutes après ces déclarations, Jean-Luc Mélenchon s’est accroché violemment avec la militante écologiste Flora Ghebali, présente sur le plateau. Le ton est monté, illustrant une nouvelle fois les limites du débat politique en plateau, même lorsqu’il se déroule dans un cadre jugé « respectueux ».
Mélenchon, toujours aussi clivant, continue de cultiver son rôle d’outsider face aux médias dominants, dénonçant une forme de déconsidération systématique tout en se réclamant du peuple et de la parole franche. Mais derrière ce bras de fer permanent, c’est une question de fond qu’il pose : quelle place reste-t-il pour le débat politique sincère dans le paysage médiatique actuel ?