Il a frappé fort, très fort. Ce mercredi, Léon Marchand a pulvérisé le record du monde du 200 mètres 4 nages en 1’52″69, s’offrant une victoire éclatante et un moment d’histoire. Porté par la fluidité de ses mouvements et une stratégie parfaitement exécutée, le nageur français s’est livré sans retenue sur cette performance hors normes.
« 1’52 au 200 mètres 4 nages… j’ai encore du mal à y croire », confie Léon Marchand, le regard encore habité par l’exploit. Ce n’est pas un record égalé, mais bel et bien écrasé, avec une marge impressionnante de plus d’une seconde. Un accomplissement majeur, dans une discipline où chaque centième compte. Dans le bassin, il a tout donné. Dès les premières longueurs, la mécanique était fluide, les sensations idéales. « Je me sentais vraiment bien dans l’eau, très léger, très propre techniquement », explique-t-il, soulignant le travail stratégique mené avec ses deux entraîneurs, Bob Bowman et Nico Castel.
Un départ canon et des appuis solides
Le ton a été donné dès le papillon. Marchand s’est élancé à pleine puissance, relâché mais incisif, enchaînant les coulées à quinze mètres comme un métronome. Sur le premier 50 mètres, il possédait déjà six dixièmes d’avance. « C’est le fruit du travail de puissance fait cette année. Je prends plus d’eau, je tourne les bras plus vite. » Une transformation particulièrement visible sur le dos, une nage qu’il qualifie lui-même de « point faible devenu point fort ».
Une course construite, un mental d’acier
Au moment d’aborder la brasse, son segment fétiche, Léon Marchand a su construire son effort sans se brûler les ailes. « Je suis arrivé en brasse, j’ai senti qu’il me restait des jambes. Et surtout, mentalement, j’avais envie d’aller au bout. » À ce stade, il savait que l’exploit était à portée. Et il n’a rien laissé au hasard. En crawl, dans les derniers mètres, il a tout donné. Chaque mouvement était dicté par l’instinct, porté par l’énergie d’une performance en devenir.
Un record mûri de longue date
Ce record n’est pas né dans l’euphorie d’un soir. Léon Marchand l’avait en tête depuis deux ou trois ans. « Je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt », admet-il. La saison a été semée d’embûches, notamment une blessure, mais rien n’a freiné sa détermination. « Je ne suis pas sorti de l’eau un seul jour depuis les Jeux. » Une régularité exemplaire, qui a fini par payer à la seconde près.
Une joie explosive et un avenir à écrire
Quand le chrono s’est affiché, c’est une vague d’émotions indescriptibles qui l’a submergé. « Une explosion de joie et de surprise », souffle-t-il. Plus qu’une victoire, c’est une validation de tous les choix faits cette saison. Et un soulagement aussi, à la veille de la finale. « C’était un peu le but, de le faire là, pour me libérer. »
Et maintenant ?
Quelle est la suite après une telle performance ? Léon Marchand le dit avec une humilité désarmante : « Je vais déjà essayer de comprendre ce que je viens de faire. Ça va peut-être prendre quelques mois. » Le temps de digérer cet exploit et de tracer les contours d’un avenir encore plus grand. Une chose est sûre : le monde de la natation vient d’entrer dans une nouvelle ère, avec un Léon Marchand en patron.