Après l’effervescence des Jeux Olympiques, Léon Marchand a éprouvé le besoin vital de s’extraire de la pression et des projecteurs.
Le nageur tricolore s’est accordé une parenthèse de trois mois en Australie, entre entraînement, accident et introspection, avant de revenir plus fort et plus déterminé que jamais.
Alors qu’il profitait de son séjour en Australie pour se ressourcer et s’entraîner loin de la frénésie médiatique, Léon Marchand a vu sa progression brusquement freinée. Une douleur sourde à la côte, d’abord anodine, s’est révélée être une fracture de fatigue, qu’il a ignorée pendant plusieurs jours. « Je pensais que c’étaient juste des courbatures », explique-t-il. Malgré la gêne persistante, il a continué à surfer et à nager, jusqu’à ce que la douleur devienne insupportable. Une fois le diagnostic posé, il lui a fallu suspendre toute activité physique pendant une semaine, une interruption qui, selon lui, a été « très décevante » au vu du calendrier sportif.
Une période frustrante mais formatrice
Privé de bassin durant plusieurs jours, Léon Marchand a dû faire preuve de patience et d’intelligence dans sa reprise. « J’ai reconstruit tout doucement sur les deux ou trois dernières semaines », confie-t-il. Cette période de repos forcé, bien que frustrante, lui a permis de mesurer l’importance de l’écoute de son corps. En pleine saison, ce contretemps en février a temporairement ralenti sa préparation, mais il a su rebondir. À son retour dans l’eau, il a redoublé d’efforts pour retrouver ses sensations, réajuster ses entraînements, et maintenir son niveau de performance.
Une année 2024 à haute intensité
Le nageur de 22 ans n’a pas ménagé ses efforts en 2024. Après un été marqué par les Jeux Olympiques de Paris, où il a brillé dans les bassins, il s’est offert six semaines de vacances bien méritées. Ce break fut l’occasion de faire le point, avant de repartir sur de nouveaux objectifs. Plutôt que de suivre son coach Bob Bowman aux États-Unis, Léon Marchand a fait le choix audacieux de l’Australie, un pays à la culture aquatique puissante, pour vivre une nouvelle expérience et confronter ses méthodes d’entraînement à d’autres approches.
Un besoin de changement pour mieux rebondir
À l’automne, il avait annoncé son retrait des championnats du monde en petit bassin à Budapest, invoquant une fatigue accumulée : « J’ai fait beaucoup de grandes compétitions et je suis épuisé », déclarait-il alors. Ce besoin de recul, il l’a transformé en opportunité en Australie. « Je vais essayer de voir une autre culture, de m’entraîner avec un autre coach », expliquait-il, déterminé à ouvrir ses horizons. Ce choix a marqué une volonté claire de se réinventer, d’évoluer, et de préserver son équilibre physique comme mental.
Une nouvelle dynamique retrouvée
De retour aux États-Unis, Léon Marchand a finalement retrouvé Bob Bowman, son mentor historique, au Texas, prêt à écrire un nouveau chapitre de sa carrière. Cette parenthèse australienne, bien que marquée par une blessure, lui a permis de souffler, de se réévaluer et de revenir plus fort. Aujourd’hui, il regarde droit devant, avec de nouveaux défis dans le viseur et une ambition intacte. Léon Marchand, plus que jamais, nage vers l’avenir avec l’assurance des grands champions.