À 80 ans, Sheila n’a rien perdu de sa fougue. Toujours debout sur scène, elle poursuit une tournée ambitieuse, mais derrière cette énergie se cache une artiste profondément marquée par les épreuves de la vie.
Entre confidences sur son métier, ses blessures intimes et l’hommage à son fils disparu, elle livre un témoignage bouleversant. Sheila vient de franchir un cap symbolique : ses 80 ans, célébrés en musique et sur scène. Le 14 août dernier, elle a lancé sa tournée baptisée 8.0 à Penthaz, en Suisse. Ce périple artistique s’étendra jusqu’en avril 2026, avec une étape particulièrement attendue au Dôme de Paris, le 18 novembre. Lors de son passage au Festival Darc de Châteauroux, la chanteuse a confié à France 3 que son moteur reste intact : « Je ne fais pas ce métier pour l’argent, parce qu’il n’y en a plus vraiment, mais pour le partage ». Pour elle, la scène demeure ce lieu unique où l’échange avec le public transcende tout.
Un rapport à la vie bouleversé par les épreuves
Face aux caméras, Sheila n’a pas hésité à se livrer sur ses blessures profondes. Elle rappelle qu’elle est fille unique, privée désormais de toute famille proche : « J’ai perdu l’essence de ma vie, qui était mon fils », dit-elle avec émotion. Cette douleur a transformé son regard sur l’existence. Désormais, elle choisit soigneusement son entourage et affirme n’être « entourée que de gens qu’[elle sent] ». Dans son discours, la quête d’authenticité et de sincérité apparaît comme une nécessité vitale.
Le souvenir douloureux de Ludovic
Huit ans après la disparition de son fils Ludovic Chancel, victime d’une overdose médicamenteuse, la cicatrice reste vive. Chaque année, cette date réveille une douleur que le temps n’atténue pas. Le 7 juillet dernier, à la veille de l’anniversaire de son décès, Sheila a publié sur Instagram deux clichés empreints de tendresse : l’un montrant ses parents aux côtés de Ludovic, l’autre où elle pose avec lui. En légende, elle écrivait : « Pourquoi ? Rien ne brille plus comme avant ! Et la route devient de plus en plus difficile ». Un cri de douleur qui illustre un deuil impossible à apaiser.
Quand la scène devient une bouée de sauvetage
Dans ses confidences, Sheila admet que seule sa carrière lui a permis de tenir debout après ce drame. Elle explique qu’« une mère qui perd son gosse ne survit pas, elle n’a plus envie de vivre ». Pourtant, c’est son personnage public qui l’a maintenue en vie : « C’est Sheila qui m’a sauvée. Annie, mon vrai prénom, tient grâce à elle. Sheila l’oblige à vivre ». Cette dualité entre l’artiste et la femme devient alors une force, une armure nécessaire face à la douleur.
Une icône qui vit pour le partage
Aujourd’hui, plus que jamais, Sheila se dit habitée par un besoin viscéral de lien et d’émotion. Elle veut rire, pleurer, aimer et transmettre, comme elle l’exprime : « J’ai envie de partager du temps, de la vie, de l’amour, des rires, des pleurs. C’est ça la vie ». Pour le public, elle incarne cette énergie de survie, un mélange de fragilité et de puissance. À travers ses chansons et ses concerts, elle transforme ses blessures personnelles en une communion universelle avec ceux qui l’écoutent.