À bout de force mais déterminée, Marie-Claude, 72 ans, campe place Royale à Nantes.

Depuis quatre jours, cette septuagénaire a entamé une grève de la faim pour dénoncer une situation qu’elle juge insoutenable : sa maison familiale, louée en partie à un locataire, est désormais squattée. Privée d’accès à son propre bien, elle réclame justice et un changement de loi.
Tout commence en février dernier, lorsque Marie-Claude loue une chambre dans la maison de ses parents, située dans la région nantaise. L’objectif est simple : compléter sa petite retraite tout en entretenant la demeure. Mais très vite, le locataire cesse de payer ses loyers et verrouille les accès.
“Il m’a dit qu’il ne voulait plus que je rentre. Il a siliconé les autres serrures, ne laissant accessible que la sienne”, raconte-t-elle, la voix tremblante, au micro de RMC. En quelques semaines, la propriétaire est devenue étrangère chez elle, impuissante face à la lenteur administrative.

Une grève de la faim pour alerter l’opinion
Depuis vendredi, la retraitée manifeste seule, en plein centre de Nantes, armée d’une chaise pliante, d’une gourde et d’un écriteau réclamant justice. “Je ne mange plus. Je veux juste qu’on m’écoute, qu’on me rende ce qui est à moi”, confie-t-elle.
Son combat, silencieux mais poignant, illustre la détresse de nombreux propriétaires confrontés à des locataires indélicats ou à des squatteurs protégés par la loi. Pour Marie-Claude, la situation est d’autant plus absurde que le locataire, en plus de ne plus payer, a lui-même porté plainte contre elle pour “violation de domicile”.
Un sentiment d’abandon face à la justice

Les démarches engagées n’ont rien donné. Huissiers, commissariat, lettres aux élus… rien n’a permis de récupérer la maison. “Je n’ai plus confiance en rien, ni en la justice ni en la police. Ce système protège ceux qui abusent”, déplore-t-elle.
Son cas relance le débat sur la protection des propriétaires face aux squats et aux impayés, un sujet sensible que plusieurs gouvernements ont promis de traiter, sans résultats concrets pour l’instant.
Un élan de solidarité autour d’elle
Sa détermination ne laisse pas indifférent. De nombreux Nantais viennent la soutenir place Royale, lui apportant couvertures, messages d’encouragement et signatures. “Quand la justice ne défend plus les citoyens ordinaires, c’est tout le droit qui vacille”, déplore Bernard, un passant ému.
En quelques jours, plus de 200 personnes ont signé sa pétition, espérant que son histoire fera bouger les lignes. Malgré la fatigue, Marie-Claude garde espoir : “Je veux juste que la loi soit la même pour tout le monde. Ce que je vis, d’autres le vivront si rien ne change.”










