Derrière les éclats de rire du public et les pitreries de Jean-Marc, se cache une réalité bien plus sombre. Jeff Panacloc, star incontestée de la ventriloquie en France, a payé cher son succès.
Entre burn-out, douleurs physiques et fatigue mentale, l’artiste lève le voile sur les coulisses d’un métier aussi exigeant qu’invisible.
En 2022, Jeff Panacloc a vécu l’un des épisodes les plus marquants de sa carrière : un effondrement en pleine représentation. Alors qu’il se produisait devant une salle comble, l’humoriste a quitté la scène sans prévenir, incapable d’y revenir. Paralysé par l’épuisement, il s’est réfugié dans sa loge. « C’est mon garde du corps qui m’a relevé », raconte-t-il, encore marqué par cette chute brutale. Ce jour-là, il a compris que son corps et son esprit tiraient la sonnette d’alarme.
Le déclic après le burn-out
Ce malaise sur scène fut le point de bascule. Jeff Panacloc a rapidement identifié la cause : un surmenage accumulé sur plusieurs années. « C’était un trop-plein de plein de choses », confie-t-il au micro de RTL. Enchaînant spectacles, tournées et projets, il ne s’était jamais accordé de pause. Ce burn-out lui a permis de reconsidérer ses priorités : « Je me suis dit qu’il fallait que je me concentre sur l’essentiel. » Ce retour à soi, il l’a opéré sans médicament, préférant travailler sur lui-même avec l’aide de professionnels de la santé mentale. Une démarche qu’il revendique avec fierté.
Des douleurs physiques liées à la ventriloquie
Mais les blessures ne sont pas seulement mentales. Jeff Panacloc souffre aussi de douleurs chroniques dues à son métier. « Le dos, les bras, les épaules… C’est très difficile », avoue-t-il. Si l’adrénaline de la scène masque momentanément la souffrance, les douleurs réapparaissent sitôt le rideau tombé. Pour soulager ces tensions, il fait appel à un kinésithérapeute, mais reste inquiet : « Je ne sais même pas si ça se soigne. » Le ventriloque n’a jamais été un grand sportif, et il en paie aujourd’hui le prix.
Un quotidien marqué par les tendinites
Depuis deux ans, ses douleurs se sont intensifiées. Ce n’est que récemment que les tendinites ont commencé à envahir ses épaules et ses bras, compromettant même ses performances. « C’est venu d’un coup », se souvient-il. Sortir de scène devient parfois un calvaire. L’artiste, bien conscient des limites de son corps, ne prend plus ces signaux à la légère. Il surveille ses symptômes avec attention, conscient que sa passion pourrait un jour devenir un fardeau trop lourd à porter.
Reprendre la route, malgré tout
Aujourd’hui, Jeff Panacloc remonte sur scène avec son nouveau spectacle The Jeff Panacloc Company. Malgré les obstacles, il reste animé par l’envie de faire rire et d’émerveiller. Ses douleurs, ses angoisses, il les met entre parenthèses le temps d’un show. Mais dans l’ombre des projecteurs, il reste un homme marqué par les sacrifices imposés par son art. Une leçon d’humilité et de résilience, que seul le public ne voit jamais.