À deux ans du scrutin présidentiel de 2027, la scène politique française s’anime déjà dans l’ombre de la succession d’Emmanuel Macron.
Tandis que les prétendants se multiplient, Gabriel Attal, figure montante du camp présidentiel, accélère son ancrage pour incarner la relève au sein du mouvement Renaissance.
En décembre 2024, Gabriel Attal s’est vu confier la direction du parti Renaissance, consolidant sa place stratégique au sein de la majorité présidentielle. Ce choix n’est pas anodin : à travers lui, le macronisme cherche à renouveler son image sans renier son héritage. Figure populaire, ancien Premier ministre et ministre, Attal incarne une ligne jeune, dynamique, et plus incarnée que celle de ses rivaux internes.
Une candidature de plus en plus sérieuse
Selon La Tribune dimanche, Gabriel Attal se prépare activement à une candidature pour la présidentielle de 2027. Officiellement, il n’a rien confirmé, mais les indices s’accumulent : il mène des consultations, peaufine son discours, et planche sur une série de propositions concrètes en matière économique, sociale, régalienne et écologique. L’automne prochain, il compte élargir sa réflexion aux services publics, à la réforme de l’État et aux affaires internationales.
Une stratégie déjà en marche
Le 6 avril, Attal a lancé l’opération « Deux ans pour la France » : une initiative pensée pour construire un véritable projet de transformation du pays, s’appuyant à la fois sur les acquis du macronisme et une volonté de rupture douce. À cette occasion, lors d’un rassemblement à la Cité du Cinéma de Saint-Denis, il a été acclamé par les militants, certains n’hésitant pas à scander : « Attal, président ».
Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron, a salué l’événement comme un signal fort : « Le 6 avril a permis de rappeler qu’il n’y avait pas d’un côté Édouard Philippe et de l’autre un désert. » Une manière de replacer Attal au cœur des ambitions du centre, face à une droite en recomposition.
La compétition s’intensifie à droite comme au centre
Mais Gabriel Attal devra composer avec de nombreux prétendants. Édouard Philippe a déjà annoncé ses ambitions présidentielles, affichant une posture de sage bâtisseur avec son parti Horizons. À droite, les figures comme Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau affûtent leurs armes en vue du congrès des Républicains, espérant incarner une alternative crédible au centre macroniste.
Même au sein du gouvernement, la tentation présidentielle ne cesse de gagner du terrain. Ce vendredi, Gérald Darmanin a déclaré dans La Voix du Nord son envie de se présenter, tout en adoptant une posture d’homme de devoir : « Si je suis le mieux placé, j’y vais. Si quelqu’un d’autre l’est, je le soutiendrai. »
Une légitimité à construire, un lien à entretenir
Interrogé sur ses intentions, Gabriel Attal préfère pour l’instant mettre en avant son parcours. Il souligne son lien constant avec les Français, fruit de son expérience ministérielle depuis 2018, qu’il considère comme un atout majeur. « Lors de mes fonctions au gouvernement, j’ai tissé un lien avec les Français ; j’ai le sentiment que ce lien est toujours là », affirme-t-il.
Alors que les Verts avec Marine Tondelier, le Rassemblement national avec Jordan Bardella, et Les Républicains en pleine réorganisation esquissent leurs lignes de bataille pour 2027, la majorité macroniste cherche à se réinventer sans imploser. Dans ce contexte, Gabriel Attal avance ses pions avec méthode, soucieux de ne pas apparaître comme le dauphin désigné, mais bien comme l’incarnation volontaire d’un nouveau chapitre politique.