Sous les robes blanches et les alliances échangées, une autre réalité se dessine, plus silencieuse. À l’heure où la saison des mariages bat son plein, une étude révèle une facette plus intime et moins idéalisée de la vie conjugale : une femme mariée sur trois a déjà pensé à divorcer. Mais pour beaucoup, ce projet s’éteint… face à l’argent.
Selon cette étude, 41 % des femmes ayant envisagé le divorce y renoncent pour des raisons financières. Derrière ce chiffre se cachent des récits d’inégalités économiques, de dépendance insidieuse et de résignation silencieuse.
À l’image de cette Gardoise de 55 ans, mariée depuis deux décennies, qui confie : « J’ai un trop petit salaire. Déménager, trouver un logement, affronter seule les charges… c’est économiquement insurmontable. » Malgré des tensions persistantes dans son couple, elle choisit de rester, par contrainte plus que par choix.
Une cohabitation par défaut, vécue comme un compromis douloureux entre survie financière et aspirations personnelles.
Un confort… souvent à sens unique
Si certaines femmes restent pour des raisons économiques, 34 % évoquent également le « confort » comme facteur de leur maintien dans le mariage. Ce confort n’est pas toujours matériel : il traduit souvent l’évitement du bouleversement, la peur du vide, ou simplement l’habitude.
Mais à quel prix ? L’étude révèle qu’une femme sur dix n’ose pas envisager la séparation de peur de la réaction de son conjoint. Une donnée qui souligne une autre forme de dépendance, plus insidieuse : la crainte, la pression, parfois même le déséquilibre relationnel.
L’amour qui s’efface, l’affection qui demeure
Avec le temps, l’amour romantique laisse souvent place à une affection tiède, voire à un agacement permanent. Trois femmes sur dix déclarent ressentir « ni plus ni moins » que de l’attachement, sans passion ni désir. Pour Clarisse, 48 ans, « c’est surtout le manque d’implication de son mari au quotidien » qui épuise.
Et elle est loin d’être un cas isolé : les trois quarts des femmes partagent ce sentiment de fatigue face à la charge domestique mal répartie.
Un tableau nuancé par des normes encore tenaces
Paradoxalement, neuf femmes sur dix se disent « épanouies » dans leur vie de couple, selon les chiffres bruts. Mais pour Léa Paolacci, chargée de l’étude, ce ressenti cache souvent des frustrations intériorisées et des concessions structurelles. « L’amour est remplacé par l’affection, puis par l’habitude. Une femme sur quatre reste avant tout pour des raisons pratiques. »
Ce maintien du lien conjugal s’explique aussi par des normes sociales encore profondément enracinées, qui valorisent l’engagement marital comme une réussite personnelle, et marginalisent l’idée de rupture, surtout après plusieurs années de vie commune.
En creux, cette étude met en lumière les mécanismes de dépendance qui façonnent encore la vie de nombreuses femmes mariées : dépendance économique, sociale, émotionnelle. Derrière l’apparente stabilité du mariage, se dissimule parfois un équilibre précaire, entretenu par la peur de tout perdre, plus que par le désir de rester.