L’émission spéciale « Urgence Océan », diffusée le 10 juin 2025 en direct sur France 2, a été marquée par un échange vif entre Emmanuel Macron et Léa Salamé. À l’approche de la présidentielle de 2027, le président n’a pas apprécié les critiques de la journaliste sur son bilan écologique, notamment concernant le glyphosate.
Mardi soir, France 2 accueillait un événement d’envergure : une émission spéciale sur la protection des océans, animée par Léa Salamé et Hugo Clément. Baptisée Urgence Océan : un sommet pour tout changer, cette soirée coïncidait avec la tenue à Nice de l’Unoc-3, la Conférence des Nations unies sur l’océan. Aux côtés de scientifiques, d’artistes et de militants, Emmanuel Macron figurait parmi les invités majeurs, appelé à répondre sur les engagements de la France en matière d’environnement.
Léa Salamé en première ligne face au chef de l’État
Fidèle à sa réputation de journaliste pugnace, Léa Salamé n’a pas hésité à interpeller le président sur un point sensible : le glyphosate. Elle a rappelé sa promesse d’interdire cet herbicide controversé, promesse aujourd’hui trahie selon ses détracteurs. « On n’en est pas sorti », a-t-elle lancé avec insistance, remettant sur le devant de la scène l’écart entre les discours de campagne et les décisions concrètes du quinquennat. Ce ton direct n’a pas tardé à agacer le chef de l’État.
Emmanuel Macron réplique avec fermeté
Visiblement contrarié, Emmanuel Macron a coupé court à la question : « Laissez-moi répondre ! » a-t-il lancé, visiblement irrité. Il a reproché à la journaliste de détourner le débat du thème central de la soirée, à savoir la protection des océans. « Si on veut commencer par le glyphosate et pas parler des océans […], on peut y aller, mais moi je veux répondre ! », a-t-il martelé, tentant de recentrer la discussion sur les enjeux maritimes.
Le président défend son bilan environnemental
Avec force, le président a justifié sa décision sur le glyphosate, soulignant que 95 % des usages de ce pesticide avaient été supprimés en France. « Ne me donnez pas de leçons, on l’a fait », a-t-il lancé à Léa Salamé, précisant que les 5 % restants concernent des secteurs pour lesquels aucune alternative fiable n’existe à ce jour. Il a tenu à rappeler qu’il ne comptait pas « laisser les gens sans solution », justifiant ainsi une certaine souplesse dans l’application de l’interdiction promise.
Un face-à-face tendu jusqu’à la dernière réplique
Léa Salamé, tenace, a tenté de revenir sur les récentes déclarations du président au sujet de son propre bilan environnemental, mais s’est rapidement heurtée à une nouvelle contre-offensive. Emmanuel Macron a dénoncé une attitude paradoxale de la presse : « C’est ce que j’adore le plus. Les journalistes qui, pendant huit ans, ont dit : ‘Il n’a pas de bilan écologique’, et maintenant disent : ‘Il détricote son bilan écologique’ », a-t-il ironisé. Avant de conclure sèchement sur un : « C’est quand même gonflé. »
Ce moment tendu entre la journaliste et le président illustre les crispations croissantes à l’approche de la prochaine échéance électorale. Emmanuel Macron, bien qu’en fin de mandat, semble déterminé à défendre son action sur l’écologie. Quant à Léa Salamé, elle confirme une fois de plus sa capacité à provoquer le débat, même face aux plus hauts responsables politiques. Une séquence qui, au-delà de l’échange, révèle l’écart entre les attentes sociétales et les stratégies politiques.