Après la disparition de Françoise Hardy en juin 2024, une page intime de la chanson française se tourne. Mais au-delà du deuil, des questions pratiques surgissent, notamment autour de la célèbre maison de Monticello, en Corse.
Jacques Dutronc, qui y réside depuis des décennies, n’en détient pourtant pas la propriété. Alors, risque-t-il d’en être expulsé ? La réponse tient en quelques mots… et dans la bienveillance de son propre fils.
Construite en 1967 à la demande de Françoise Hardy, la villa de Monticello fut pendant des années le refuge corse du couple mythique formé par la chanteuse et Jacques Dutronc. Mariés en 1981 mais séparés depuis 1988, les deux artistes n’ont jamais divorcé. Un lien indéfectible les a unis jusqu’au décès de Françoise, le 11 juin 2024, des suites d’un long combat contre un cancer du larynx.
Mais juridiquement, cette maison n’a jamais appartenu à Jacques Dutronc. Bien qu’il y ait vécu et qu’il y réside encore aujourd’hui, il ne détient aucun droit légal sur la propriété. Et depuis la mort de Françoise Hardy, le bien est officiellement revenu à leur fils unique, Thomas Dutronc, seul héritier désigné.
Thomas Dutronc, l’unique ayant droit… et gardien bienveillant
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Thomas Dutronc a levé toute ambiguïté sur la situation. « Résultat, mon père habite chez moi », résume-t-il avec humour, à propos de la villa de Monticello. Il ajoute aussitôt, rassurant : « Mais je n’ai pas l’intention de le déloger de son repaire corse ! »
Cette maison, refuge de toujours pour Jacques Dutronc, reste donc à sa disposition, grâce à la bienveillance de son fils. Et si le chanteur n’est pas propriétaire, il peut dormir tranquille : aucune procédure ne menace sa quiétude à Monticello.
« Il m’a laissé faire car je suis officiellement l’ayant droit. C’est moi qui ai hérité de tout », confie Thomas. Jacques, aujourd’hui âgé de 82 ans, observe les choses à distance, sans ingérence, mais avec un regard paternel et apaisé sur le travail de mémoire entamé par son fils.
Un héritage musical en construction
Depuis le décès de sa mère, Thomas Dutronc s’est lancé avec ferveur dans un projet de préservation et de valorisation de son œuvre. En collaboration avec Étienne Daho, il a sorti un coffret collector Françoise Hardy Blues – Intégrale Vogue 1962-1967, comprenant vinyles restaurés et inédits, édité à seulement 2 000 exemplaires.
Ce n’est que le début d’un long travail de mémoire. Un deuxième volume, consacré à la période 1968–1973, est déjà en préparation, accompagné d’un documentaire. Et si certains évoquent l’idée d’un biopic, Thomas reste prudent : « Il va être difficile de trouver une comédienne aussi belle, capable de chanter comme elle. Je n’en vois pas. »
Une sépulture en attente, mais des projets en hommage
Un an après sa disparition, Françoise Hardy ne dispose toujours pas de sépulture définitive. Thomas en est conscient et assure que cela avance. Il promet un lieu digne, « où chacun pourra venir se recueillir ». En parallèle, ses projets musicaux veulent perpétuer non seulement l’héritage artistique de sa mère, mais aussi sa mémoire humaine, intime, pudique.