Le drame survenu à Saint-Marcel-Bel-Accueil révèle une violence d’une rare brutalité, qui vient une nouvelle fois rappeler la réalité des féminicides en France.

La découverte du corps calciné d’une jeune femme de 27 ans a bouleversé toute une région, tandis que les enquêteurs dévoilent peu à peu les contours d’un acte froid et méthodique.
Le mercredi 19 novembre, le corps entièrement calciné d’une jeune femme a été retrouvé dans une voiture, stationnée à Saint-Marcel-Bel-Accueil, en Isère. Rapidement, le procureur de Grenoble confirme que la piste criminelle est privilégiée. Le compagnon de la victime, âgé de 39 ans, est interpellé puis mis en examen pour homicide sur conjoint. Placé en détention provisoire, il reconnaît des faits partiels, des “aveux a minima” qui ne dissipent en rien les zones d’ombre autour de ce meurtre.
Une dispute qui dégénère en drame

Lors de sa garde à vue, l’homme explique qu’une dispute aurait éclaté au domicile de sa compagne la veille du drame. Il aurait voulu « lui faire une surprise », mais elle lui aurait demandé de partir. C’est alors, selon lui, qu’il l’aurait « poussée violemment », entraînant une chute mortelle. Il nie toute intention homicide, mais reconnaît avoir blessé la jeune femme à la tête. Les premiers examens révèlent pourtant un crâne « en partie fragmenté », ce qui conduit la justice à requalifier l’affaire en homicide volontaire.
Un stratagème glaçant pour maquiller le meurtre

Après le décès de la jeune femme, le mis en examen aurait entrepris une série d’actions destinées à effacer son implication. Il nettoie le sang, retire les vêtements de la victime, installe son corps sur le siège passager, puis incendie la voiture. Il envoie même des messages depuis le téléphone de la jeune femme à l’une de ses amies pour faire croire qu’elle était encore en vie. Un scénario pensé pour laisser croire à un suicide, selon les mots du procureur Étienne Manteaux.
Une relation récente marquée par des attentes différentes

Le couple entretenait une relation « suivie depuis plusieurs mois », sans pour autant vivre ensemble. Les proches de la victime confirment qu’elle avait exprimé son désir de ne pas s’engager dans une histoire durable. Un sentiment de frustration sentimentale, selon le parquet, pourrait être au cœur du passage à l’acte. L’homme, déjà condamné par le passé à des amendes pour violences et infractions routières, n’avait toutefois jamais été poursuivi pour des faits liés aux violences conjugales.










