Un drame sanitaire secoue l’agglomération de Saint-Quentin : une fillette de 11 ans est décédée, des dizaines d’enfants sont hospitalisés, et la ville entière est plongée dans l’angoisse.
En cause : des viandes contaminées par la bactérie E. coli. Les analyses confirment peu à peu les soupçons, tandis que l’enquête se resserre. Les autorités sanitaires ont désormais la quasi-certitude que la source des intoxications alimentaires ayant frappé Saint-Quentin provient de certaines boucheries locales. Ce vendredi soir, la préfecture de l’Aisne a révélé que des traces de la bactérie Escherichia coli ont été retrouvées dans des échantillons de viande et sur les surfaces de travail de plusieurs établissements.
Cinq commerces halal demeurent fermés, tandis que l’Intermarché, initialement suspecté, a été écarté de l’enquête et pourra rouvrir son rayon boucherie. Cette avancée majeure permet d’orienter les investigations sur des chaînes de distribution précises, tout en rassurant partiellement une population encore sous le choc.
Une ville sous tension, un drame encore flou
Au total, 25 enfants ont été hospitalisés, ainsi qu’une personne âgée. L’un d’eux, une fillette de 11 ans, n’a pas survécu. Dans une ville de 50 000 habitants, la nouvelle a eu l’effet d’un électrochoc. Les écoles, les familles, les professionnels de santé, tous sont impactés par la violence de cette épidémie soudaine.
Rencontrés en début de semaine, de nombreux habitants de Saint-Quentin témoignaient de leur inquiétude profonde. Entre rumeurs, panique et surconsommation de produits stérilisés, une forme de psychose s’est installée. Certains évitent désormais les boucheries, d’autres redoublent de prudence dans leur alimentation. Tous attendent des réponses claires.
L’étau se resserre autour des points de vente
Les services vétérinaires et les autorités sanitaires poursuivent leurs prélèvements dans les boucheries visées. Si la présence de la bactérie est confirmée, il reste à prouver que la souche retrouvée dans la viande est bien la même que celle qui a infecté les victimes.
C’est là qu’interviennent deux laboratoires clés : le Centre national de référence (CNR) de l’Institut Pasteur, chargé d’analyser les échantillons humains, et le Laboratoire national de référence (LNR), spécialisé dans les produits alimentaires. Le croisement des résultats doit permettre d’identifier une souche commune, et donc de relier formellement les cas d’intoxication à une viande précise.
Une enquête judiciaire en cours
Au-delà de l’urgence sanitaire, une enquête judiciaire a été ouverte pour faire toute la lumière sur l’origine de cette contamination massive. Qui est responsable ? Une chaîne d’approvisionnement ? Une négligence dans le traitement des produits ? Des défaillances dans les contrôles ? Autant de questions qui restent en suspens.
L’objectif est double : rendre justice à la fillette décédée et aux enfants encore hospitalisés, mais aussi éviter qu’un tel drame ne se reproduise. Car si la piste de la viande contaminée se confirme, c’est tout un protocole de sécurité alimentaire qui pourrait être remis en cause.
Une ville en attente de vérité
À Saint-Quentin, l’émotion reste vive. Loin des polémiques, les habitants veulent comprendre ce qui s’est passé et retrouver une forme de sérénité. Les autorités, de leur côté, appellent au calme, tout en assurant une transparence totale dans la gestion de la crise.
Il faudra encore quelques jours avant d’avoir les résultats définitifs des analyses, mais l’heure n’est plus à l’hypothèse : la contamination est bien réelle, ses conséquences tragiques, et le système de sécurité sanitaire mis à l’épreuve.