À l’approche de la date limite pour déclarer ses revenus, l’oubli ou le retard peuvent coûter cher aux contribuables.
Si certains pensent être à l’abri parce qu’ils n’ont « rien à déclarer », la réalité fiscale est bien différente. Ne pas remplir sa déclaration peut entraîner des sanctions lourdes, même en l’absence d’impôt dû.
Remplir sa déclaration de revenus est une obligation annuelle, même en l’absence de revenus ou de dettes fiscales. Trop de Français l’ignorent encore et s’exposent ainsi à des sanctions financières évitables. Chaque année, près de 400 000 foyers omettent volontairement ou non cette formalité, malgré les campagnes de sensibilisation. Pourtant, la direction générale des Finances publiques ne laisse aucune place à la tolérance : elle considère le non-respect des délais comme une infraction.
Des échéances à respecter selon le format choisi
Les dates limites varient selon que vous déclarez en ligne ou sur papier. En 2025, les contribuables devront envoyer leur déclaration papier avant le 20 mai. Pour la télédéclaration, les délais s’échelonnent du 22 mai au 5 juin en fonction du département de résidence. En cas de dépassement, le fisc applique automatiquement des majorations, peu importe la nature des revenus ou leur montant.
Une pénalité de base de 10 %… et jusqu’à 80 % dans certains cas
Un simple retard peut entraîner une majoration immédiate de 10 % de l’impôt dû. Cette pénalité s’applique sur le montant calculé par l’administration, et non sur les sommes déjà versées par prélèvement. Si la déclaration est transmise après une mise en demeure, la pénalité grimpe à 20 %, voire à 40 % si le contribuable reste inactif. En cas de dissimulation volontaire d’une activité non déclarée, le couperet tombe encore plus fort : la majoration peut atteindre 80 %.
Exemple chiffré d’une addition salée
Prenons un cas concret : un contribuable doit payer 1 300 euros d’impôt. Un simple retard entraînera une majoration de 130 euros, portant la note à 1 430 euros. Si la réponse intervient après une mise en demeure, la somme grimpera à 1 560 euros. Et en cas d’inaction persistante, l’addition finale s’élèvera à 1 820 euros. Un oubli ou une négligence peut donc rapidement faire gonfler la facture.
Des intérêts de retard qui s’ajoutent aux pénalités
À ces majorations s’ajoutent des intérêts de retard, fixés à 0,20 % par mois, soit 2,4 % par an. Si cette somme semble faible au premier abord, elle peut devenir significative si le retard s’étale sur plusieurs mois. Toutefois, dans certains cas, il est possible de les éviter : l’administration peut faire preuve de clémence si elle a été prévenue en amont d’une difficulté ou d’une incertitude sur la déclaration.
Une politique de dissuasion pour lutter contre l’économie informelle
Les sanctions les plus sévères visent les contribuables qui omettent volontairement de déclarer une activité générant des revenus. Qu’il s’agisse de locations de courte durée, de ventes régulières ou de petits boulots, tout revenu doit être signalé. L’objectif est double : lutter contre l’économie souterraine et assurer une équité fiscale entre tous les citoyens.
La déclaration, un outil de transparence et de droits
Derrière son apparence contraignante, la déclaration de revenus est aussi un outil de droit. Elle permet à l’administration d’attribuer des avantages fiscaux, de calculer certains droits sociaux, ou encore d’évaluer l’éligibilité à des crédits d’impôt, notamment dans le domaine des services à la personne. Ne pas la remplir, c’est risquer de perdre des aides, d’être sanctionné, et d’entrer dans le viseur du fisc.