Sans même le remarquer, des millions de contribuables se sont déjà projetés dans l’univers fiscal de l’année prochaine.
Une mesure annoncée mais pas encore appliquée continue de susciter interrogations et confusion : il s’agit d’une nouvelle case liée aux services à la personne. Explications sur ce report inattendu.
Annoncée dans l’article 4 de la loi de finances 2025, une nouvelle obligation devait faire son apparition dans la déclaration de revenus. Celle-ci consistait à préciser la nature des missions accomplies par les personnes employées à domicile, ouvrant droit au crédit d’impôt pour services à la personne. De quoi inquiéter de nombreux particuliers, peu enclins à détailler leurs dépenses ou à justifier des prestations parfois privées. Mais pour l’heure, cette case redoutée reste invisible.
Un report dû à un contexte politique complexe
La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) a confirmé que cette nouvelle ligne n’est finalement pas intégrée à la déclaration 2025. En cause : l’adoption tardive du budget, consécutive à la censure du gouvernement Barnier. Ce retard n’a pas permis aux services fiscaux d’actualiser les formulaires à temps. Résultat : les contribuables concernés peuvent souffler, du moins pour cette année. Ceux bénéficiant du crédit d’impôt « service à la personne » peuvent donc continuer à le déclarer comme en 2024, sans fournir de précisions supplémentaires.
Un avantage fiscal maintenu sans condition supplémentaire
Le crédit d’impôt pour emploi à domicile reste donc accessible sans modification en 2025. Il couvre 50 % des dépenses engagées, dans une limite annuelle de 12 000 euros par foyer. Cette mesure, essentielle pour de nombreux ménages, permet d’alléger le coût des prestations de ménage, garde d’enfants ou encore assistance aux personnes âgées. La déclaration reste donc simple, mais le sursis n’est que temporaire.
L’obligation sera bien effective dès 2026
La DGFiP précise que cette nouvelle exigence n’a pas été abandonnée, mais seulement repoussée. L’article de loi ne mentionnant aucune date d’entrée en vigueur, son application est désormais programmée pour la campagne fiscale de 2026, portant sur les dépenses réalisées en 2025. Les particuliers devront alors justifier plus précisément les services pour lesquels ils réclament un avantage fiscal. Une évolution qui s’inscrit dans une volonté de transparence accrue.
Pourquoi un tel renforcement du contrôle ?
Avec 4,7 millions de foyers bénéficiaires en 2023 pour un coût total de 6 milliards d’euros, le crédit d’impôt pour services à la personne est un dispositif majeur. Mais justement, c’est son ampleur qui pousse l’administration à mieux en encadrer l’usage. Selon le texte de loi, les données actuellement disponibles ne permettent pas une évaluation complète de son efficacité. L’objectif est donc d’offrir au Parlement une vision plus précise des prestations financées par ce biais.