À Authoison, petit village de Haute-Saône, une querelle inhabituelle secoue la tranquillité des habitants : une vache, prénommée Superwoman, est accusée de troubler le sommeil d’un riverain à cause du tintement de sa cloche. Une plainte qui relance le débat récurrent autour des bruits de la campagne.
Superwoman, une montbéliarde de cinq ans, paît tranquillement sur une prairie de vingt hectares. Mais le son de sa cloche indispose un habitant, qui affirme ne plus pouvoir dormir la nuit. L’éleveur, Ismaël Mougin, agriculteur au Gaec d’Argirey, a alors sollicité l’avis du maire. Ce dernier, Jérémie Denoix, a tranché : « Il peut laisser la cloche, car personne d’autre n’est venu se plaindre auprès de moi. »
Une tradition jugée indispensable
Pour l’agriculteur, retirer la cloche serait inconcevable. Elle lui permet de localiser ses animaux dans le pré et incarne un symbole du folklore rural. Connu pour sa participation à divers concours agricoles, jusqu’au Salon de l’agriculture 2024, il défend ardemment cette pratique. « Aujourd’hui, c’est la cloche. Demain, ce sera quoi ? Le tas de fumier ? Nous ne sommes pas un village dortoir ! », proteste-t-il.
Le soutien des habitants
Au sein du village, la majorité des habitants se rangent derrière lui. Beaucoup estiment que les bruits de la campagne font partie intégrante du patrimoine rural, et qu’ils ne devraient pas être contestés par ceux qui choisissent d’y vivre. Une mère de famille s’emporte : « Que ceux qui ne supportent pas aillent vivre en ville, avec les rodéos urbains. »
Un symbole de la vie à la campagne
Pour apaiser la polémique, Ismaël Mougin rappelle avoir déjà pris des précautions. Il a choisi la vache la plus calme et l’a traitée contre les mouches, afin qu’elle secoue moins la tête. Mais malgré ses efforts, il refuse catégoriquement d’enlever la cloche : « Je ne retirerai pas la cloche ! », conclut-il, déterminé à défendre les traditions de son village contre les critiques isolées.