Alors que La France insoumise traverse une zone de turbulences médiatiques, un livre-enquête vient raviver les controverses autour du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon.
Témoignages accablants, critiques internes, fidélité militante et déni des dérives… le parti est à la croisée des chemins, entre défense acharnée et doutes croissants.
Le 7 mai, La Meute, signé des journalistes Olivier Pérou et Charlotte Belaïch, paraît aux éditions Flammarion. L’enquête dévoile des documents inédits et plus de deux cents témoignages d’anciens cadres et de militants, jetant une lumière crue sur les coulisses de La France insoumise. Menaces, harcèlement, sexisme, gestion opaque des financements, les accusations pleuvent. Malgré cela, le noyau dur du mouvement reste indéfectiblement loyal envers son fondateur. Pour beaucoup, Jean-Luc Mélenchon reste le seul à incarner une gauche combative et populaire.
Des militants fidèles malgré les remous
Nicole, militante historique, ne cache pas son admiration pour le tribun insoumis. Sur son tee-shirt, les pins et autocollants LFI sont les symboles d’un engagement passionné. « Il parle pour nous, pour les pauvres. Il me fait pleurer quand il prend la parole », confie-t-elle. Face aux accusations, elle dégaine l’argument du complot : « Ils inventent des trucs pour le salir. Quand il a dit ‘La République, c’est moi’, j’étais fière. Il a raison. » Une défense viscérale, révélatrice du lien quasi affectif entre Mélenchon et ses fidèles.
Des critiques perçues comme une attaque ciblée
Pour Alain, ancien compagnon de route de Mélenchon dans les années militantes, la critique du mouvement est assimilée à une offensive politique préméditée. « Cette campagne anti-Mélenchon est odieuse. C’est le seul qui peut faire barrage à la droite et à l’extrême droite », tranche-t-il. Dans son discours, les controverses ne sont que des instruments de déstabilisation, orchestrés contre un projet politique qui dérange.
Des voix qui tempèrent leur soutien
D’autres militants, comme Jérôme, se veulent plus nuancés. S’il dénonce « une presse aux ordres des milliardaires », il reconnaît que toute formation politique doit rendre des comptes. « Que les journalistes fassent leur travail, tant que c’est étayé, je n’ai rien contre. » Un positionnement plus mesuré, qui n’élude pas les critiques, mais refuse l’acharnement.
Malaise grandissant chez certains partisans
Chez Esteban, jeune militant, le doute commence à poindre. Il confesse une gêne face aux témoignages accablants, notamment celui de l’ex-députée Danielle Simonnet, qui évoque un harcèlement moral appuyé de preuves. « C’est possible, tout comme ça peut ne pas l’être… », hésite-t-il. Pourtant, son attachement aux idées reste intact, balayant d’un revers de main les soupçons de dérive sectaire : « Mélenchon n’est pas un gourou. »