À la surprise générale, Léa Salamé s’installe aux commandes du 20 Heures de France 2. Une nouvelle page s’ouvre pour la journaliste, qui découvre avec émotion — et une pointe d’appréhension — l’univers très codifié du journal télévisé. Sa prise de fonction, en duplex lors de la conférence de rentrée de France Télévisions, n’est pas passée inaperçue.
Ce mardi 8 juillet, Léa Salamé a pris pour la première fois possession du plateau du JT de 20 Heures, en direct devant une cinquantaine de journalistes réunis pour la conférence de rentrée du groupe France Télévisions. Un moment rare et fort, retransmis en duplex, que la journaliste n’a pas manqué de commenter à chaud. « C’est un peu écrasant, stupéfiant. Il y a un air de cathédrale », a-t-elle confié avec franchise à Delphine Ernotte, présidente du groupe. Un studio vaste, froid, et intimidant — loin de l’ambiance animée de la matinale radio qu’elle a longtemps dirigée.
Un hommage appuyé à Anne-Sophie Lapix
Avant de se projeter dans son nouveau rôle, la journaliste a tenu à saluer son illustre prédécesseure, Anne-Sophie Lapix, récemment écartée de la présentation du 20 Heures. « J’ai une petite pensée pour Anne-Sophie, que j’embrasse », a lancé Léa Salamé, dans un geste d’élégance et de solidarité féminine rare dans le monde très concurrentiel de la télévision. Un passage de relais discret mais symbolique, marqué par le respect mutuel entre deux figures fortes du paysage audiovisuel.
La promesse d’un ton à apprivoiser
Fidèle à son humour pince-sans-rire, Léa Salamé n’a pas caché le vertige que lui inspire ce nouveau défi. « Je vais m’entraîner tout l’été à dire ‘Madame, Monsieur, bonjour’ sans rire », a-t-elle lancé avec autodérision. Une manière de désamorcer la solennité du JT, tout en assumant la responsabilité qu’implique ce poste emblématique. Elle sait que l’exercice impose sobriété et rigueur, loin des joutes de la matinale ou des envolées de « Quelle époque ! »
Le soutien chaleureux de ses confrères du JT
Présents lors de cette rentrée officielle, Julian Bugier (13 Heures) et Laurent Delahousse (week-end) ont accueilli avec bienveillance leur nouvelle collègue. Delahousse, en vieux routier de l’exercice, a tenu à la rassurer : « Il ne fait pas toujours aussi froid sur ce plateau. » Il a également souligné la solitude qui caractérise la présentation du 20 Heures, un format où la chaleur doit venir du ton, du regard, et de la présence.
Julian Bugier, quant à lui, a évoqué leurs débuts communs à iTélé, et une promesse faite à son pot de départ : « Tu m’avais dit : Un jour, on se retrouvera. Et bien, on y est. » Il souligne l’enthousiasme déjà palpable de Salamé : « Elle n’arrête pas de poser des questions, elle est déjà partie ! » Un enthousiasme qui, visiblement, ne demande qu’à s’épanouir.
Une nomination imprévue, un destin qui s’écrit en direct
Face aux caméras, Léa Salamé a reconnu que ce virage n’était pas prémédité. « Ce n’était pas mon rêve, je ne m’imaginais pas ici il y a un mois », a-t-elle confié, visiblement émue. Elle évoque une vie qui « invente », une trajectoire non linéaire, faite d’opportunités inattendues et de remises en question. Une authenticité rare dans un monde où tout semble programmé à l’avance.
En route vers une nouvelle ère du 20 Heures ?
Avec son style percutant, son aisance à l’antenne et sa capacité à incarner les grands enjeux de société, Léa Salamé pourrait bien redessiner les contours du JT de France 2. Son arrivée marque en tout cas un pari audacieux de la direction de France Télévisions, qui semble vouloir injecter un souffle nouveau à une institution parfois jugée trop figée. Reste à savoir si le public suivra cette mue. Mais une chose est sûre : la rentrée du 20 Heures s’annonce résolument pas comme les autres.