Face aux récentes critiques d’Emmanuel Macron envers certains médias, Laurence Ferrari a réagi sans détour sur les ondes d’Europe 1. Invitée de Culture Médias, la journaliste n’a pas mâché ses mots, dénonçant un président qu’elle juge « déconnecté » et un discours « méprisant » à l’égard des victimes de faits divers.
Interrogée par Thomas Isle, Laurence Ferrari a exprimé un profond désaccord avec les propos récents du chef de l’État, qui avait reproché à la presse de se concentrer sur les faits divers et d’entretenir une forme de « brainwashing ». La journaliste de Punchline sur Europe 1 n’a pas hésité à dire qu’elle se sentait directement visée par ces accusations : « Oui, on s’est sentis visés. Mais bon, il n’y a pas que nous », a-t-elle souligné.
Selon elle, ces propos présidentiels trahissent un éloignement préoccupant des réalités du pays. « Quand on est président, on n’ouvre pas une porte, il y a des huissiers qui vous l’ouvrent. On n’a pas une pièce de monnaie dans sa poche. On ne vit plus dans la réalité », a-t-elle lancé, évoquant une forme de déconnexion institutionnelle qui nuit à la compréhension des enjeux quotidiens vécus par les Français.
« Ce ne sont pas des faits divers, ce sont des vies »
La journaliste est ensuite revenue sur la nature même des sujets que le président a critiqués. Elle a rappelé que derrière chaque fait divers se cache une tragédie humaine : « Ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits de société, ce sont des visages, ce sont des vies brisées pour toujours ».
Pour Laurence Ferrari, qualifier ces événements de simples faits divers revient à nier la souffrance des victimes et de leurs proches. « J’ai trouvé ça particulièrement méprisant », a-t-elle affirmé, marquant ainsi sa solidarité avec les personnes concernées et défendant la légitimité de ce traitement médiatique.
Une évocation personnelle sur les coulisses du journal télévisé
Au-delà de la polémique, Laurence Ferrari s’est aussi confiée sur un autre sujet d’actualité : l’éviction récente d’Anne-Sophie Lapix du 20h de France 2. Rappelant sa propre expérience à TF1, elle a décrit la brutalité du milieu : « Moi, je me rappelle avoir annoncé mon départ un mardi, et le jeudi, je faisais mes cartons ! »
Elle a profité de ce moment pour saluer le parcours d’Anne-Sophie Lapix. « C’est une grande journaliste. Elle a cette capacité à rebondir, et il faut rebondir très vite », a-t-elle ajouté avec bienveillance, tout en rappelant que dans le monde télévisuel, les transitions sont souvent abruptes et sans adieux officiels.
Une journaliste engagée pour une presse proche des citoyens
Cette intervention, mêlant convictions professionnelles et confidences personnelles, souligne une nouvelle fois l’engagement de Laurence Ferrari pour une information incarnée, connectée au terrain et respectueuse des réalités humaines. Son passage dans Culture Médias aura permis de mettre en lumière une voix qui refuse le mépris et défend la mission essentielle des journalistes : informer sans filtre, et porter la voix des invisibles.