Quand l’urgence frappe, chaque seconde compte. Mais pour une famille de Géorgie, aux États-Unis, le réflexe de survie s’est heurté à une réponse surréaliste : celle d’une opératrice du 911 plus préoccupée par sa commande de fast-food que par un cambriolage en cours. Un dysfonctionnement qui soulève de lourdes questions sur l’efficacité du système.
Le 14 février dernier, Dylan Johnson, résident de l’État de Géorgie, se trouve tranquillement à son bureau lorsqu’il reçoit un appel paniqué de sa femme. Un individu vient de s’introduire dans leur maison, où elle se trouve seule. En proie à l’angoisse, elle l’appelle à l’aide. Réagissant immédiatement, Dylan compose le 911, le numéro d’urgence de la police américaine.
Trois appels et six minutes de silence
Mais là où il attendait une réponse rapide et professionnelle, il se heurte à un silence angoissant. Après deux appels sans réponse, il finit par être mis en relation au bout du troisième. L’attente aura duré près de six minutes. Un laps de temps terriblement long lorsqu’une vie peut être en danger. Et pourtant, la situation ne fait qu’empirer.
Une répartitrice… en pleine commande de McDonald’s
Au bout du fil, Dylan Johnson tombe sur une opératrice censée lui porter assistance. Mais celle-ci est manifestement distraite : elle passe une commande de petit-déjeuner au McDonald’s pendant l’appel. « Euh… un McGriddle », murmure-t-elle à ses collègues, avant de revenir vers Dylan d’un air confus : « Je suis désolée, quoi ? » lui demande-t-elle.
Un choc pour la victime, une négligence inacceptable
Face à cette attitude désinvolte, Dylan Johnson reste abasourdi. « Je n’arrivais pas à y croire. Si ça ne m’était pas arrivé à moi, je n’aurais jamais cru quelqu’un racontant une telle histoire. » Finalement, lorsque la police arrive sur place, le cambrioleur s’est déjà volatilisé. Plus de peur que de mal : sa femme, choquée, s’en sort sans blessure. Mais le sentiment d’avoir été abandonné par les services censés protéger persiste.
Une situation loin d’être un cas isolé
Ce dysfonctionnement n’est pas un incident isolé. La chaîne locale WTO a récemment mené une enquête sur le centre d’appels 911 du comté de Chatham, en Géorgie. Les résultats sont alarmants : des milliers d’appels sont chaque mois abandonnés, faute de réponse rapide ou d’opérateurs disponibles. Un problème chronique qui expose la population à des risques bien réels.
Une crise structurelle au sein des centres d’appel
Manque de personnel, surcharge de travail, formation insuffisante : les centres d’appel d’urgence américains sont sous tension, et cette affaire en est l’illustration tragique. Quand ceux censés sauver des vies s’occupent d’un menu à emporter, c’est tout un système qui semble déconnecté de sa mission première. Et les conséquences peuvent être dramatiques.