À l’approche des vacances de Noël, la France se retrouve confrontée à une situation sanitaire sous haute tension.

La grippe circule désormais sur l’ensemble du territoire, faisant redouter une pression accrue sur les hôpitaux durant les fêtes. Entre enseignements tirés de l’an dernier et espoirs placés dans la vaccination, les autorités sanitaires appellent à la vigilance collective.
À quelques jours du départ en vacances scolaires, la carte sanitaire est sans appel : toutes les régions françaises sont entrées en phase épidémique. Mercredi 17 décembre, Santé publique France a confirmé que l’ensemble de l’Hexagone était désormais concerné par la grippe. Une situation inédite à cette période de l’année, qui inquiète les autorités sanitaires en raison du brassage massif de population attendu pendant les fêtes.
Des projections alarmantes pour les hôpitaux
Au-delà du constat, les perspectives suscitent une réelle inquiétude. Selon des projections conjointes de Institut Pasteur et de Santé publique France, l’épidémie pourrait avoir un fort impact sur le système hospitalier. Les services de soins redoutent une saturation accrue, notamment en cas de pic brutal, alors que de nombreux établissements fonctionnent déjà sous tension en période hivernale.
Le traumatisme encore récent de la saison précédente

La mémoire collective reste marquée par la saison 2024-2025, particulièrement meurtrière. Plus de 17 000 décès ont été recensés, contre 9 000 à 10 000 habituellement, accompagnés d’environ 30 000 hospitalisations et du déclenchement d’une centaine de « plans blancs » dans les hôpitaux. Ces chiffres exceptionnels nourrissent aujourd’hui une question centrale : la saison 2025-2026 pourrait-elle être aussi sévère ?
Pour tenter d’y voir plus clair, le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré, analyse l’évolution actuelle. Selon lui, la courbe épidémique ressemble fortement à celle de l’an dernier, avec un rebond attendu après les fêtes et un pic étalé dans le temps. Toutefois, l’expérience internationale, notamment au Japon ou au Royaume-Uni, montre une prudence accrue des autorités, conséquence directe des ravages causés par la grippe l’hiver précédent.
La vaccination, principal rempart contre une crise majeure
Un élément majeur pourrait toutefois changer la donne. La couverture vaccinale atteint cette année un niveau inédit, avec 11,5 millions de doses administrées et plus de 60 % des personnes de plus de 65 ans vaccinées. Des chiffres qui dépassent même ceux observés en 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19. Pour les spécialistes, cette mobilisation traduit une prise de conscience collective face à la dangerosité réelle de la grippe.
Un scénario plus modéré, proche de l’avant-Covid

Grâce à ces efforts, les experts estiment que la saison en cours pourrait être moins dramatique que la précédente. L’épidémie devrait se rapprocher d’un scénario comparable à celui de 2019, avec une intensité amortie par la vaccination et une meilleure anticipation des risques. Le pic est attendu entre le 25 décembre et le 1er janvier, une période jugée cruciale en raison des nombreux rassemblements familiaux.
Au-delà du vaccin, les autorités insistent sur l’importance des gestes barrières. Le port du masque reste essentiel, en particulier lorsqu’une personne est malade, car il est plus efficace pour limiter la transmission à la source que pour protéger une personne saine exposée à un aérosol. Les spécialistes encouragent fortement à se réapproprier ce réflexe, au moins jusqu’à la fin des vacances scolaires, période correspondant à la fin du pic épidémique.
Brassage intergénérationnel et vigilance accrue
Les fêtes de fin d’année représentent un moment à risque. Le brassage intergénérationnel augmente la probabilité de contamination des personnes les plus fragiles, notamment les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques. Dans ce contexte, chaque geste compte : limiter les contacts en cas de symptômes, espacer les convives et adapter son comportement selon son état de santé.
Un autre levier souvent sous-estimé concerne l’aération. Même en hiver, il est recommandé d’ouvrir les fenêtres au moins dix minutes par heure, afin de renouveler l’air dans les espaces clos. Une contrainte peu intuitive lorsqu’il fait froid, mais essentielle pour réduire la concentration de virus en suspension. Repenser l’organisation des repas et l’agencement des tables peut également contribuer à limiter les risques.










