Derrière l’image tendre de Guy Marchand, une vérité brutale s’est imposée à ses enfants à sa mort : aucun héritage, aucun testament, juste le vide laissé par un père flamboyant mais insouciant. Récit d’un départ aussi romanesque que désarmant.
Le 15 décembre 2023, Guy Marchand s’éteignait à 86 ans, emportant avec lui ses souvenirs, ses amours, mais aussi une réalité plus douloureuse : il n’a rien légué à ses enfants, ni bien, ni argent, ni plan de succession. Lorsque Ludivine et Jules, ses deux enfants nés de son union avec l’actrice Béatrice Chatelier, ont découvert la situation, ils n’ont trouvé qu’un compte bancaire à découvert et une succession inexistante.
Une vie menée tambour battant, sans filet de sécurité
Guy Marchand n’a jamais été un homme de prévoyance. Artiste jusqu’au bout des doigts, il revendiquait une vie d’instinct, de plaisir, de passions — chevaux, voitures américaines, femmes, westerns et musique. Son train de vie, souvent extravagant, n’était que rarement aligné avec ses revenus. Il vivait dans le présent, quitte à laisser les factures s’accumuler, et plaisantait sur sa situation : « Je suis dans le rouge, mais heureux. »
Jules, Ludivine et le vide derrière le rideau
Ludivine, aujourd’hui avocate, et Jules, qui a accompagné son père dans ses derniers instants à Mollégès, n’ont pas hérité d’un domaine ni de droits artistiques. Rien d’autre que quelques souvenirs, une clarinette, des livres tapés à la machine, et une maison vide. Pourtant, Jules garde en mémoire les promenades à cheval, les films visionnés en silence et la naissance de sa fille Charlie, à qui Guy avait dédié un de ses derniers sourires.
Adelina, la dernière flamme
Adelina, sa compagne mongole et chamane, l’a soutenu dans ses dernières années. Passion dévorante, complicité rare, cette femme a accompagné l’acteur dans ses projets littéraires, ses jours d’incertitude, mais n’a pas non plus été bénéficiaire d’un quelconque testament. Car Marchand n’a jamais cru à la transmission matérielle, préférant la chaleur d’un amour présent à l’assurance d’un patrimoine futur.
Une légende sans coffre-fort
Il ne laisse ni guerre d’héritage, ni conflit familial, mais pas davantage de sécurité financière. Pour ses enfants, aucun combat juridique à mener, seulement la tristesse d’avoir perdu un père imprévisible, passionné, et parfois insouciant. La petite Charlie grandira sans connaître son grand-père, mais pourra un jour lire son histoire, entre les lignes d’un roman de vie à la fois bohème et tragique.
Une existence sans filet, mais pleine de panache
Guy Marchand ne voulait pas d’un adieu organisé. Il a quitté la scène comme il y a vécu : en improvisant, refusant le confort pour la liberté, le calcul pour la passion, la sécurité pour la musique. Son héritage n’est pas fait de chiffres, mais de sourires, de souvenirs et de cette voix inimitable, un peu fêlée, qui chantait l’amour à la vie, coûte que coûte.