Chaque année, le magazine américain Time distingue cent figures marquantes qui façonnent notre époque.
En 2025, deux Français brillent dans la prestigieuse sélection : Gisèle Pelicot, symbole de résistance face aux violences sexuelles, et Léon Marchand, prodige de la natation, devenu icône des Jeux de Paris.
Dans un monde où tant de victimes de viols sont réduites au silence, Gisèle Pelicot a choisi de parler, haut et fort. Son nom est aujourd’hui synonyme de bravoure, de résilience, et d’une volonté inébranlable de briser les chaînes du patriarcat judiciaire. En refusant que le procès contre son ex-mari, qui l’a droguée et violée à répétition, se tienne à huis clos, elle a donné une voix à des dizaines d’autres victimes. Ce procès, désormais connu sous le nom des « viols de Mazan », a secoué l’opinion publique jusqu’au-delà des frontières françaises. Chaque apparition de Gisèle Pelicot au tribunal, tête haute et regard droit, est devenue une image forte, un message envoyé à toutes les femmes opprimées : il est possible de refuser la honte et d’exiger justice.
Une reconnaissance mondiale pour une femme debout
La reconnaissance de Time ne s’est pas faite attendre : Gisèle avait déjà figuré dans la liste des femmes de l’année 2025 du magazine. Aujourd’hui, elle est désignée comme une des « 100 personnes les plus influentes de la planète », dans la catégorie « icônes ». Pour Gloria Steinem, légende du féminisme américain, la démarche de Gisèle n’est rien de moins qu’un acte de rébellion contre un ordre établi. L’hommage est fort, et témoigne de l’impact international de son combat. En refusant l’anonymat, elle a ouvert un espace de parole et de justice pour d’autres. Dans une époque où l’intimidation et la peur règnent encore trop souvent dans les prétoires, son courage devient un étendard.
Léon Marchand : la force tranquille des bassins olympiques
À l’opposé de l’univers judiciaire, c’est dans les eaux des piscines parisiennes qu’un autre Français s’est imposé comme une légende en devenir. Léon Marchand, 22 ans, est devenu le héros des Jeux olympiques de Paris, enchaînant les exploits avec une sérénité déconcertante. À lui seul, il a conquis quatre médailles d’or : 200 m et 400 m quatre nages, 200 m papillon, et 200 m brasse. Le monde entier a été captivé par sa puissance, son calme, et cette impression qu’il maîtrisait l’eau comme peu d’athlètes avant lui. La Canadienne Summer McIntosh, triple médaillée d’or elle aussi, a tenu à saluer dans Time cette performance hors norme : « Léon est simplement inarrêtable. »
Un champion au charisme magnétique
Ce n’est pas uniquement son palmarès qui propulse Léon Marchand parmi les icônes de l’année, mais l’aura particulière qu’il dégage dès qu’il plonge dans le bassin. Son énergie, perceptible par tout un stade, transcende le sport pour devenir une expérience collective. À Paris, l’émotion était palpable, presque physique, à chacun de ses passages. Il ne s’agit pas d’un simple exploit sportif, mais d’un moment d’unité nationale, voire mondiale. À l’image de Gisèle Pelicot dans le champ judiciaire, Léon incarne, dans celui du sport, une forme de dépassement de soi qui inspire au-delà des médailles.
Ainsi, la France peut se targuer d’avoir en 2025 non seulement des talents, mais de véritables figures de lumière. L’un combat les violences sexistes avec une dignité farouche, l’autre galvanise les foules par ses performances aquatiques. Et tous deux nous rappellent, chacun à leur manière, que l’influence ne se mesure pas seulement à la notoriété, mais à la trace que l’on laisse dans les esprits.