Longtemps perçu comme le protégé d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal semble résolu à tourner une page politique qui lui colle encore à la peau.

À l’approche de 2027, l’ancien Premier ministre revendique désormais son autonomie, assumant une rupture symbolique avec l’image du « petit frère » que le président lui avait un jour attribuée.
Dans une interview accordée au Journal du dimanche le 23 novembre, Gabriel Attal balaie sans hésitation un surnom qui lui a longtemps été associé. À la question « Pourquoi les Français éliraient-ils le petit frère d’Emmanuel Macron ? », il répond : « Je récuse ce terme », tout en rappelant ne renier « rien » de son travail aux côtés du chef de l’État. L’homme de 36 ans affirme au contraire sa volonté d’exister par lui-même : « Je suis moi-même. Je suis profondément libre. » Une déclaration qui marque clairement son intention de se démarquer du président.
Une vision politique tournée vers la « rupture »

Au-delà du symbole, Gabriel Attal revendique une nouvelle manière d’aborder la politique. Il explique ne se définir que par rapport à ce qu’il juge « nécessaire pour le pays ». Selon lui, les mutations profondes de ces dernières années imposent une transformation du modèle, non pas « contre quelqu’un », mais pour préparer la France aux défis qui s’annoncent. Cette idée traverse tout son discours : si le monde change, la politique doit changer avec lui. « Tout a changé. Alors tout devra changer », insiste-t-il, esquissant les contours d’une ambition présidentielle qui ne dit plus son nom.
Un surnom né d’une confidence présidentielle

Si Gabriel Attal tient désormais à s’émanciper de cette étiquette, le surnom de « petit frère » a une origine bien précise. Il remonte au 18 juin 2024, lors des commémorations de l’appel du général de Gaulle au Mont Valérien. Interrogé par un écolier sur sa relation avec son Premier ministre, Emmanuel Macron avait souri avant de confier : « Non, mais ça pourrait être mon petit frère ». Une phrase spontanée, perçue comme la marque d’une complicité sincère entre les deux hommes. Le jeune écolier avait même parlé d’un lien « un peu comme un grand frère », renforçant cette image fraternelle qui a depuis nourri l’imaginaire collectif.










