Dans un entretien accordé à Paris Match, Gabriel Attal a choisi de briser le silence sur un sujet sensible mêlant vie privée et réflexion politique.
L’ancien Premier ministre, désormais président de Renaissance, s’est confié sur son rapport à la paternité et sur sa volonté de lancer un débat encadré autour de la gestation pour autrui (GPA). Habituellement discret sur sa vie personnelle, Gabriel Attal a surpris en évoquant son désir d’enfant, qu’il considère comme un projet à construire en couple et non une démarche solitaire. Pour l’heure, explique-t-il, “la question ne se pose pas”, absorbé qu’il est par ses responsabilités politiques. Le quadragénaire insiste toutefois sur le rôle stabilisateur que jouent ses proches : “Ma famille et mes amis m’apportent un équilibre qui me permet d’être serein”, confie-t-il, levant ainsi un voile inédit sur son intimité.
La GPA, un débat à structurer
Cette ouverture personnelle intervient alors que l’ancien chef du gouvernement souhaite inscrire la GPA au cœur d’un futur chantier politique. Pour lui, la France ne peut continuer à fermer les yeux : “Aujourd’hui, la GPA existe déjà, mais uniquement pour ceux qui en ont les moyens. C’est une forme d’hypocrisie !”, plaide-t-il. Afin d’éviter tout emballement, il précise que la réflexion sera confiée à des conventions thématiques réunissant élus et experts, signe d’une volonté de poser le débat sur des bases solides plutôt que dans l’urgence.
Des remous dans son propre camp
L’annonce n’a pas manqué de provoquer des crispations. Au sein même de Renaissance, certains voient dans cette prise de position une manœuvre périlleuse. Un ancien ministre n’a pas hésité à ironiser en se demandant s’il n’avait pas “eu une insolation”, preuve de la virulence des réactions. D’autres craignent que ce sujet ne vienne diviser une majorité déjà fragilisée par d’autres polémiques.
Un geste politique calculé
Conscient de ces critiques, Gabriel Attal a annoncé vouloir soumettre la question au vote des adhérents de Renaissance, assumant un fonctionnement plus participatif. Un choix qui contraste avec la verticalité souvent reprochée à Emmanuel Macron et qui pourrait marquer une évolution stratégique dans la manière d’incarner son parti. Au-delà de la seule question de la GPA, cette sortie médiatique révèle aussi l’ambition de Gabriel Attal : tracer sa propre ligne politique et affirmer son indépendance, en vue des échéances électorales à venir.