À Nanterre, une affaire inédite secoue le monde du logement social. L’office HLM Nanterre Coop’ Habitat a déposé plainte après avoir découvert de possibles fraudes dans l’attribution de plusieurs dizaines de logements sociaux.

Une enquête judiciaire pourrait désormais faire la lumière sur un système de contournement organisé. Le 9 octobre dernier, la direction de Nanterre Coop’ Habitat a saisi le procureur de la République, soupçonnant des irrégularités dans la gestion de certains dossiers. L’organisme, qui administre plus de 11.000 logements dans la ville des Hauts-de-Seine, évoque une « première » dans l’histoire du logement social, tant la décision de porter plainte est rare dans ce secteur. Objectif : permettre à la justice de déterminer s’il y a eu fraude et complicité interne dans la procédure d’attribution.
Une quarantaine de logements concernés
Les soupçons portent sur une trentaine d’attributions jugées frauduleuses pour 2024 et une dizaine potentielle pour 2025. Ces anomalies ont été détectées lors d’un contrôle interne des dossiers, puis confirmées par une enquête approfondie menée en interne. Des logements auraient été attribués sous de fausses références d’Action Logement, alors que l’organisme concerné n’avait jamais présenté ces demandes. Cette manipulation laisse penser à une intervention humaine délibérée lors de l’instruction des dossiers, avant leur passage devant la Commission d’Attribution de Logement (CALEOL).

Des complicités internes envisagées
Selon la direction de l’office, ces fraudes ne peuvent être le fruit du hasard. Tout laisse à penser qu’une ou plusieurs personnes auraient profité du système pour favoriser certains demandeurs, en dehors des règles strictes de transparence imposées par la loi. Une telle entorse au processus d’attribution, déjà scruté de près par les autorités, pourrait fragiliser la confiance dans le fonctionnement des offices publics, d’autant plus en pleine crise du logement.
Des sanctions lourdes pour les bénéficiaires
Si les soupçons se confirment, les locataires concernés pourraient voir leur bail résilié immédiatement. Le bailleur insiste : dans un contexte où des milliers de familles attendent un logement social, toute forme de passe-droit est inacceptable. « Alors que la crise du logement freine les capacités d’accueil des demandeurs les plus modestes, de telles pratiques doivent être dénoncées et sanctionnées avec fermeté », a déclaré la direction dans un communiqué.
 









