La Cour de cassation a récemment clarifié un point crucial en matière de fraude bancaire, modifiant potentiellement la donne pour de nombreux consommateurs français.
Selon une décision de la plus haute instance judiciaire, les règles spécifiques du Code monétaire et financier ont préséance sur le droit civil en ce qui concerne les délais de réclamation pour fraude.
Cela réduit significativement le temps disponible pour les clients lésés pour demander un remboursement à leur banque, une précision juridique qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la gestion des finances personnelles.
La Cour de cassation a tranché en faveur de la Caisse d’Épargne dans un litige l’opposant à un client dont l’épouse avait effectué des achats non autorisés avec une carte bancaire émise en doublon, de 2007 à 2011.
La découverte tardive de ces transactions en 2014 par le mari a conduit à une bataille juridique sur la période de réclamation admissible.
Alors que le droit civil offre normalement un délai de cinq ans pour agir, le Code monétaire et financier stipule un délai beaucoup plus court de 13 mois après le débit pour signaler la fraude.
Implications de la règle des 13 mois
Cette restriction de délai, appelée forclusion, implique que passé ce terme, le droit à réclamation s’évanouit, rendant toute demande de remboursement nulle.
Cette règle, affirmée par la Cour de cassation et alignée sur les directives de la Cour de justice de l’Union européenne, établit fermement le régime de responsabilité spécial du Code monétaire et financier comme référence dans les cas de fraude bancaire.
Face à cette rigueur juridique, la vigilance est de mise pour les détenteurs de comptes bancaires. Il est crucial de surveiller régulièrement ses relevés pour identifier toute activité suspecte et la signaler dans les délais impartis.
En cas de signalement d’une fraude, la banque a 24 heures pour traiter le problème. Si la banque ne peut démontrer que la fraude est le résultat d’une action intentionnelle ou d’une négligence du client, elle est tenue de procéder au remboursement.