La disparition de Françoise Hardy, en juin 2024, a ravivé une vague d’hommages saluant une œuvre intemporelle.

Derrière l’icône célébrée par le public se dessine aussi un visage plus discret : celui d’une artiste attentive, curieuse et profondément généreuse envers la jeune génération. Un témoignage de Mika révèle aujourd’hui cette dimension intime et méconnue.
Lorsque Mika replonge dans ses souvenirs, il évoque un moment fondateur survenu à l’adolescence. À 16 ans, il compose Over My Shoulder, un titre auquel il reste viscéralement attaché, au point de conserver sur son premier album sa voix d’adolescent, enregistrée à 17 ans. C’est précisément cette chanson qui va capter l’attention de Françoise Hardy, au point de déclencher un échange aussi improbable qu’émouvant. Un jour, Mika découvre dans sa boîte mail un message signé de son nom. D’abord incrédule, persuadé d’une plaisanterie, il comprend rapidement que l’expéditrice est bien celle qu’il admire depuis toujours.

Des échanges nourris, loin des projecteurs
À partir de ce premier contact, une correspondance régulière s’installe entre les deux artistes. Jamais de rencontres, jamais de photos, seulement des mots et de la musique, échangés patiemment au fil des années. Mika confie longuement ce que représente pour lui l’œuvre de Françoise Hardy, son influence et son exigence artistique. En retour, la chanteuse partage certaines de ses propres chansons, dans un dialogue dépouillé de toute mondanité. Cette relation, exclusivement construite par e-mails, s’inscrit hors du temps et des codes habituels de l’industrie musicale.

Une relation épistolaire vécue comme une expérience rare
Pour Mika, cette correspondance possède une dimension presque irréelle. Il parle d’un échange “poétique et surréaliste”, tant l’idée de dialoguer ainsi, à distance, avec une figure majeure de la chanson française lui semble précieuse et fragile. Cette relation, faite de retenue et de respect, n’a jamais cherché à se concrétiser dans l’urgence. Pendant des années, les mots ont suffi, laissant intacte une forme de mystère que le chanteur a toujours souhaité préserver.










