Face à un déficit budgétaire préoccupant, François Bayrou appelle les Français à un effort collectif.
Mais certaines propositions, jugées injustes ou provocantes, déclenchent une vive polémique, notamment sur les réseaux sociaux, où des voix comme celle de Valérie Damidot s’élèvent avec virulence contre ce qu’elles perçoivent comme une attaque contre les plus fragiles. Le 15 juillet, François Bayrou a dévoilé une série de mesures destinées à redresser les finances publiques. L’une des plus symboliques – et controversées – consiste à supprimer deux jours fériés : le 8 mai et le lundi de Pâques. Un geste fort, censé incarner une mobilisation nationale. Mais ce n’est qu’un début. Le haut-commissaire au Plan propose également d’augmenter la franchise médicale à 100 euros, de ne pas remplacer certains fonctionnaires, de réduire les avantages fiscaux de certains contribuables aisés, et même d’augmenter la participation de certains retraités. Selon ses mots, « tout le monde devra participer à l’effort ».
La réaction incendiaire de Valérie Damidot
L’animatrice Valérie Damidot n’a pas tardé à réagir. Connue pour son franc-parler, elle s’est emparée de son compte X (anciennement Twitter) pour exprimer sa colère. « Moi je demande un effort aux hommes politiques pour baisser leur salaire, appliquer la taxe Zucman, de donner des moyens à l’école et l’hôpital et de foutre la paix aux malades, aux retraités et aux gens en général… Sa maman la courtisane, je reste polie », écrit-elle avec une verve sans détour. Son message, à la fois indigné et sarcastique, a immédiatement enflammé la toile, divisant les internautes.
Un débat numérique entre soutien et accusations de populisme
Sous le post de Damidot, les réactions se sont rapidement multipliées, reflétant un clivage profond au sein de l’opinion. Certains saluent son franc-parler, jugeant son intervention salutaire face à ce qu’ils considèrent comme un recul social inacceptable : « Bien parlé, Valérie ! » applaudit une internaute. D’autres, en revanche, dénoncent une vision démagogique, estimant que la baisse des salaires des élus, aussi symbolique soit-elle, ne suffirait pas à combler un déficit de plusieurs milliards. Un internaute ironise : « Parler de couper dans le salaire des politiques, c’est de la stupidité ou du populisme, au mieux ».
Bayrou assume et promet l’exemplarité de l’État
Anticipant les critiques, François Bayrou s’est voulu rassurant, affirmant que l’État montrerait l’exemple. « Tous les ministères seront solidaires. L’État va stabiliser ses dépenses, et même réduire son train de vie », a-t-il précisé. Il a également annoncé que les efforts ne pèseraient pas uniquement sur les classes moyennes ou populaires, et que les plus aisés devraient contribuer davantage, en particulier ceux bénéficiant d’avantages fiscaux jugés excessifs.
Un climat social sous tension
Ce nouvel épisode illustre une fracture de plus en plus marquée entre les élites politiques et une partie de la population, déjà éprouvée par l’inflation, les réformes successives et la crise du pouvoir d’achat. La proposition de supprimer des jours fériés, symbole fort du repos républicain et mémoriel, cristallise une colère plus large. La polémique autour du message de Damidot ne fait que révéler une exaspération sourde, bien plus vaste que son seul tweet.
Une réforme qui n’a pas fini de faire parler
Alors que le débat budgétaire est loin d’être clos, les propositions de François Bayrou s’annoncent comme le prélude à une série de réformes difficiles, où chaque annonce suscitera son lot d’approbations et de réprobations. La bataille de l’opinion est engagée, et à mesure que les décisions concrètes seront prises, la tension entre impératif budgétaire et exigence de justice sociale risque de s’accentuer. Le gouvernement devra alors arbitrer entre rigueur économique et cohésion nationale.