La contestation sociale entre dans une phase décisive. Après la mobilisation nationale du 18 septembre, l’intersyndicale prévient qu’elle relancera grèves et manifestations si le gouvernement ne répond pas à ses demandes d’ici le 24 septembre.

Sébastien Lecornu, fragilisé politiquement, tente de maintenir le dialogue sous une pression croissante. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 500 000 manifestants ont défilé partout en France, tandis que les syndicats avancent le chiffre d’un million de participants. Si la plupart des cortèges se sont déroulés sans incident majeur, 309 interpellations ont eu lieu, dont 134 placements en garde à vue. Hugues Moutouh, secrétaire général du ministère, a salué le travail des forces de l’ordre mais a fustigé « une fascination historique d’une partie de l’extrême gauche pour la violence ».
Un ultimatum clair des syndicats

Réunis à Montreuil au siège de la CGT, les huit principales organisations syndicales ont salué une “démonstration de colère et de détermination”. Parmi leurs exigences :
L’abandon du projet de budget actuel, jugé injuste socialement.
Le retrait du doublement des franchises médicales.
La suppression de la désindexation des pensions et de la réforme de l’assurance-chômage.
L’abandon du report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
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Elles donnent jusqu’au 24 septembre au Premier ministre pour présenter des propositions conformes à leurs attentes, faute de quoi une nouvelle série de mobilisations et de grèves sera déclenchée. « La balle est dans le camp du Premier ministre », souligne leur communiqué.
Lecornu sous pression mais ouvert au dialogue

Le chef du gouvernement a condamné les violences et dégradations observées en marge de certains cortèges tout en promettant de poursuivre le dialogue. Il a confirmé qu’il recevrait les syndicats “dans les prochains jours”. Parallèlement, il défend sa mission « État efficace », qui prévoit la suppression de plusieurs délégations interministérielles et une simplification administrative pour trouver des marges budgétaires.
Un contexte politique fragile
Cette séquence intervient alors que le gouvernement sort affaibli de la chute de François Bayrou et que l’opinion publique se montre lassée des réformes sociales. L’ampleur de la mobilisation rappelle les grands mouvements contre la réforme des retraites de 2023 et alimente la crainte d’un automne social tendu. Même au sein de la majorité, certains élus exhortent Matignon à « entendre les revendications » pour éviter un blocage durable.
Une semaine charnière pour Matignon
Cinq jours séparent le gouvernement de l’ultimatum syndical. Un compromis pourrait ramener le calme, mais des réponses jugées insuffisantes risqueraient de rallumer la contestation. Les prochaines consultations à Matignon seront déterminantes pour savoir si le dialogue social l’emporte sur la rue, ou si une nouvelle vague de grèves secouera le pays.










