Initialement prévue pour prendre fin en décembre 2023, la mesure permettant l’utilisation des titres-restaurants dans les grandes surfaces a été prolongée d’un an par le gouvernement français, en réponse à la pression inflationniste sur le pouvoir d’achat.
Cette décision, bien que populaire parmi les consommateurs, suscite des inquiétudes croissantes chez les restaurateurs et commerçants de proximité, qui voient leur part de marché diminuer au profit des grandes et moyennes surfaces (GMS).
La prolongation de l’usage des titres-restaurants dans les grandes surfaces, introduite en novembre 2023, visait à offrir un soulagement immédiat aux consommateurs face à la montée des prix alimentaires.
Bruno Le Maire, en s’adressant à la commission des Affaires économiques du Sénat, a souligné la nécessité de cette mesure pour soutenir le pouvoir d’achat des Français.
Toutefois, cette adaptation temporaire des règles soulève des préoccupations quant à son impact à long terme sur les établissements traditionnels de restauration.
Impact sur les restaurateurs et commerces de proximité
Les GMS ont vu leur part dans le marché des titres-restaurants augmenter significativement, captant près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires avec ces titres en un an.
Le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR) ainsi que l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) ont exprimé leur mécontentement, signalant un manque à gagner considérable pour les restaurateurs et une érosion de leur marché au profit des grandes surfaces.
Appels à un recentrage du titre-restaurant
Les syndicats, menés par des figures telles que Franck Chaumes de l’UMIH Restauration, demandent un retour aux règles originales qui limitaient l’utilisation des titres-restaurants aux dépenses alimentaires essentiellement chez les restaurateurs.
Ils craignent que sans un recentrage, les titres-restaurants deviennent de facto des « titres caddie », détournant leur objectif premier de stimuler la fréquentation des restaurants locaux pendant les heures de repas.
La question des commissions prélevées par les émetteurs de titres-restaurants, comme Edenred, ajoute une autre couche à la controverse.
Alors que le SNARR rapporte une augmentation des taux de commission, Edenred défend sa position en affirmant que ses taux ont moins augmenté que l’inflation au cours des cinq dernières années, et maintient un tarif public compétitif.