Paul El Kharrat, ancien prodige des 12 Coups de midi, continue de fasciner par sa lucidité, sa fragilité et sa quête de sens.
Dans le podcast Le(s) Déclic(s), le jeune auteur s’est livré à cœur ouvert sur sa vision de l’amour, ses blessures passées et les barrières que lui impose son trouble autistique. Un témoignage sincère et touchant, loin des clichés. Depuis sa révélation télévisée en 2019, Paul El Kharrat a su transformer sa notoriété en tremplin pour défendre des causes qui lui tiennent à cœur. Diagnostiqué autiste Asperger, il s’est imposé comme une voix singulière dans le paysage médiatique. En 2024, il a coécrit avec sa mère Sophie Atypiques, un ouvrage puissant qui explore les liens mère-fils à travers le prisme de l’autisme. Mais derrière l’intellect brillant et la discipline de fer se cache un être profondément sensible, en quête d’équilibre personnel.
L’amour : une équation complexe
Lors de son passage dans Le(s) Déclic(s), Paul ne cache pas que la vie sentimentale est un terrain miné pour lui. « Je ne pense pas chercher l’amour. Les relations humaines et sociales sont toujours très difficiles pour moi », confie-t-il. Un constat honnête, presque fataliste, qui n’efface pourtant pas les tentatives du passé. Il évoque une dernière relation marquante, entamée avec espoir mais terminée dans l’amertume. « Ça a failli marcher une fois… mais elle n’a pas été gentille avec moi. » Une expérience douloureuse, émotionnellement violente, qui l’a poussé à se replier davantage sur lui-même.
Des sentiments brouillés par le trouble autistique
Paul El Kharrat parle avec une rare franchise de la manière dont son trouble affecte ses émotions. Il avoue que l’amour, dans sa dimension romantique, lui échappe en grande partie. « Ce sentiment ne fonctionne pas. Il est en panne, en fait. » Et d’ajouter avec désillusion : « Je n’aime pas les gens dans ce sens-là. » Une phrase lourde de sens, qui ne signifie pas un rejet de l’humanité, mais une incapacité à se connecter affectivement comme le font la majorité des gens.
Une vigilance permanente face à la notoriété
Depuis qu’il est sous les projecteurs, Paul a appris à se méfier. Avec lucidité, il reconnaît que sa médiatisation attire parfois des personnes aux intentions troubles. « Il y a beaucoup de faux-semblants », dit-il. Une difficulté supplémentaire dans un monde déjà complexe à décrypter pour lui. La peur d’être manipulé ou trahi s’ajoute à sa difficulté naturelle à nouer des liens durables.
Un tour du monde en perspective… et un besoin d’évasion
Malgré les obstacles, Paul El Kharrat n’abandonne pas ses rêves. Il prépare un projet ambitieux : un tour du monde en 23 jours, comme il l’a confié dans le même podcast. Un défi personnel, à la fois physique et existentiel, pour s’ouvrir au monde autrement, loin du tumulte relationnel et de la pression sociale. Car s’il doute de l’amour des autres, il continue d’explorer le sien pour la vie, la découverte, et la compréhension de soi.