La France s’apprête à vivre une journée de grève et de mobilisation d’une ampleur exceptionnelle. Ce 18 septembre, près de 800.000 personnes sont attendues dans 250 cortèges à travers le pays, doublant largement les prévisions initiales.
Pour l’exécutif, c’est un test politique crucial, autant pour Sébastien Lecornu que pour Emmanuel Macron. Initialement estimée à 400.000 manifestants, la participation a été réévaluée à près de 800.000, signe d’une colère sociale plus profonde qu’escompté. Avec 250 rassemblements prévus, syndicats et opposants comptent faire entendre leur voix sur plusieurs fronts : pouvoir d’achat, réformes sociales et inquiétudes économiques. Cette démonstration de force intervient dans un climat politique déjà tendu, marqué par les critiques récurrentes contre la politique gouvernementale.
Une épreuve pour Sébastien Lecornu et l’exécutif
Sébastien Lecornu, récemment nommé Premier ministre, doit affronter sa première grande épreuve sociale. L’Élysée insiste : « C’est le gouvernement qui est en première ligne », laissant Lecornu gérer la crise.
Il a déjà multiplié les rencontres avec les syndicats, dont deux heures d’entretien avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, afin de désamorcer les tensions. Pour Matignon, cette mobilisation ne vise pas personnellement le nouveau chef du gouvernement, car la date avait été fixée avant sa nomination.
L’Élysée sous pression mais attentif
Même si Emmanuel Macron tente de se tenir en retrait, l’importance de la mobilisation constitue une pression supplémentaire sur le président, accusé par certains de rester sourd aux revendications sociales. Un proche de l’Élysée précise : « On suit », tout en affirmant que la responsabilité de la réponse incombe désormais au gouvernement. Cette posture vise à protéger le chef de l’État tout en laissant à Lecornu le soin de démontrer son autorité et sa capacité d’écoute.
Crainte d’éventuels débordements
Alors que les cortèges se préparent, l’exécutif redoute la présence de casseurs susceptibles de transformer cette journée en affrontements. « Notre exigence, c’est l’ordre républicain », martèle un conseiller de Matignon. Cette prudence illustre la fragilité du moment : un incident majeur pourrait amplifier la contestation et fragiliser encore davantage le gouvernement.