Une affaire retentissante secoue le monde médical en Île-de-France. Quatre dentistes installés près de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, ainsi que leur expert-comptable, sont au cœur d’une enquête pour une escroquerie massive à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).

Le préjudice estimé : plusieurs centaines de milliers d’euros, pour un enrichissement frauduleux dépassant les deux millions. Tout est parti d’un signalement de la CPAM des Yvelines, qui a détecté des anomalies dans les facturations d’un cabinet dentaire du Mantois. Des soins onéreux apparaissaient en surnombre, au point de faire naître les soupçons d’une fraude organisée. Rapidement, la gendarmerie a pris le relais, confirmant que certains patients, venus pour de simples caries, se retrouvaient facturés pour des implants, uniquement sur le papier.
Des documents truqués et des paiements occultes

L’enquête a révélé un système sophistiqué reposant sur de faux documents et des clichés d’imagerie médicale retouchés pour justifier des actes inexistants. Parallèlement, des paiements en espèces auraient été encaissés sans jamais être déclarés, alimentant une trésorerie occulte. Le préjudice pour l’Assurance maladie a été chiffré à 500 000 €, tandis que le bénéfice criminel de la fraude atteindrait près de 2,3 millions d’euros.
Le luxe pour blanchir l’argent

Une partie des fonds détournés aurait servi à financer des achats personnels. Selon les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Versailles, des montres de luxe auraient notamment été acquises en liquide afin de blanchir l’argent perçu illégalement. En tout, 1,4 million d’euros d’avoirs criminels ont été saisis au cours des investigations.
Une mise en examen lourde de conséquences
Interpellés le vendredi 26 septembre 2025, les quatre dentistes et leur expert-comptable ont été présentés à un juge. Ils devront répondre de nombreux chefs d’accusation : escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, travail dissimulé, complicité d’exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste et blanchiment de crime ou délit. Placés sous contrôle judiciaire, ils ont interdiction de quitter le territoire national.










