À 86 ans, Enrico Macias continue de faire vibrer les cœurs. Entre un nouvel album en 2024 et les souvenirs d’une vie partagée entre musique, famille et soleil méditerranéen, l’artiste revient sur une douloureuse affaire : la perte de sa villa de Saint-Tropez, emportée par une escroquerie bancaire. Une blessure profonde qu’il évoque avec émotion.
Loin de céder aux sirènes de la retraite, Enrico Macias poursuit son aventure musicale avec une énergie qui force l’admiration. En 2024, l’interprète de Adieu mon pays a dévoilé un nouvel album, preuve qu’à plus de 80 ans, l’inspiration ne l’a pas quitté. Résidant principalement à Paris, l’artiste avait longtemps partagé son temps entre la capitale et sa villa située à Saint-Tropez, lieu de ressourcement et de souvenirs intimes. En 1977 déjà, il ouvrait les portes de cette demeure provençale aux journalistes de Télé Star, témoignant de son attachement indéfectible à la région.
Un lien authentique avec Saint-Tropez
Pour Enrico Macias, Saint-Tropez n’a jamais été une simple carte postale pour célébrités. Loin des paillettes, il s’y sentait comme chez lui. « Je n’aime pas les mondanités à Saint-Tropez », confiait-il récemment sur le plateau de Bruce Toussaint. « Ce que j’aime, ce sont les gens du pays, ceux que je connais depuis toujours. Ils m’ont adopté pour ça. » Une déclaration qui résume bien l’homme de cœur qu’il est, fidèle à ses racines autant qu’à ses rencontres.
Une escroquerie qui lui coûte cher
Derrière cette façade ensoleillée, une ombre s’est pourtant installée. Victime d’une escroquerie bancaire d’envergure, Enrico Macias a perdu sa précieuse résidence tropézienne. Tout remonte à un prêt contracté auprès de la banque islandaise Landsbanki, à hauteur de 35 millions d’euros. L’établissement exigeait en garantie la mise en gage de la villa. Mais lorsque le système bancaire islandais s’est effondré, la banque a exigé un remboursement immédiat, menaçant de vendre le bien. Enrico a saisi la justice pour faire valoir ses droits, mais le verdict n’a pas été en sa faveur, laissant l’artiste profondément meurtri.
Des années de labeur balayées en un instant
« Cela fait dix ans que je vis avec la peur au ventre de perdre mon seul bien », confiait-il, la voix empreinte de douleur. Enrico Macias n’a pas caché son amertume : « J’ai travaillé près de 50 ans pour obtenir ce privilège d’avoir une belle propriété… Et d’un seul coup, je risque de la perdre car on m’a menti, trompé et escroqué. » Derrière ces mots, on sent une colère contenue, mais surtout une grande tristesse. Pour lui, cette maison représentait bien plus qu’un lieu de villégiature : c’était le fruit d’une vie entière de travail et de sacrifices.
Une maison chargée de souvenirs
La résidence, baptisée L’Accadia, était aussi un écrin familial. Enrico Macias y séjournait souvent avec son épouse, Suzy Leyris, qu’il avait épousée en 1962. Ensemble, ils ont eu deux enfants : Jocya, née en 1964, et Jean-Claude, né en 1969. Malheureusement, Suzy est décédée en décembre 2008, victime d’une longue pathologie cardiaque. Ce deuil, combiné à la perte de sa maison, a renforcé la charge émotionnelle attachée à cet endroit. L’Accadia était bien plus qu’un simple bien immobilier : c’était le témoin silencieux d’une vie d’amour, de musique et de mémoire.
Aujourd’hui, Enrico Macias continue de chanter, d’écrire et de sourire. Mais derrière cette apparente légèreté, l’artiste porte les marques d’un homme qui a connu les blessures de la vie, les injustices financières, la perte des êtres chers. Pourtant, il ne cède ni à la rancœur ni au silence. À travers sa musique et ses témoignages, il partage cette résilience précieuse qui fait de lui une figure tant aimée du public.