Entre confidences intimes, critiques amusées et regards croisés sur l’exercice du pouvoir, les prises de parole de Brigitte Macron ne laissent jamais indifférent.
Évoquant la longueur légendaire des discours de son époux, mais aussi la pression médiatique qu’elle subit, la Première dame se livre avec franchise, tandis que les journalistes, eux, s’interrogent sur les limites de l’exercice lorsqu’ils doivent l’interviewer.
C’est au micro de RTL que Jacques Legros est revenu sur un entretien particulier avec Brigitte Macron, réalisé dans le cadre de l’opération des Pièces jaunes. Et ce jour-là, l’atmosphère était plus tendue que prévue. Deux sujets brûlants de l’actualité planaient : la potentielle candidature d’Emmanuel Macron à sa réélection, et ses propos sur les non-vaccinés.
En coulisses, Brigitte Macron évoque aussi son intention de porter plainte contre ceux qui l’ont salie publiquement. Le journaliste lui propose d’en parler à l’antenne, tout en soulignant l’importance de « contextualiser l’affaire ». Un dilemme professionnel auquel il ne s’attendait pas. Résultat ? L’interview fut mal perçue par une partie du public : « Je me suis fait insulter par des téléspectateurs », avoue-t-il. Une preuve que la place et le rôle de la Première dame demeurent des sujets sensibles, et parfois ambigus.
Le « fléau » des discours à rallonge d’Emmanuel Macron
Dans un tout autre registre, Brigitte Macron n’a pas hésité à taquiner son mari sur un défaut bien connu de ses collaborateurs : la longueur de ses discours. Dans une interview au Journal du Dimanche, elle ironise sur le perfectionnisme obsessionnel du Président, capable d’écrire jusqu’à la dernière minute, parfois même sur le lieu du discours.
Elle se souvient notamment de l’hommage rendu à Simone Veil au Panthéon, où Emmanuel Macron rédigeait encore des lignes… derrière le monument. Un excès de zèle que l’épouse du chef de l’État observe avec tendresse, mais non sans lassitude : « Il n’a jamais fini. Il n’en sort pas », dit-elle. Une anecdote révélatrice du rapport très personnel qu’il entretient avec la parole publique.
Quand même les proches veulent fuir
Le meilleur exemple de cet « amour des discours » reste celui du premier meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, durant sa campagne. Présente aux côtés de Richard Ferrand, Brigitte Macron se remémore une scène cocasse :
« On se soutenait tous les deux car c’était interminable. On avait envie de partir, on n’en pouvait plus. »
Un moment de franchise qui humanise le couple présidentiel, rappelant que même dans les plus hautes sphères, certains discours sont parfois… trop longs.
Un président lucide sur sa rhétorique
Si Brigitte Macron ne mâche pas ses mots, Emmanuel Macron lui-même en a conscience. Lors d’une interview pour Le Point, il admettait avec lucidité :
« J’ai sans doute souvent été trop long. »
Mais il refuse pour autant de renoncer à la rhétorique et à la structure de pensée, convaincu que les Français apprécient un discours ordonné, fondé sur la logique et la démonstration. Pour lui, la clarté intellectuelle prime sur le format. Même si cela implique des discours d’1h30.
En filigrane de ces témoignages, un portrait de couple se dessine, où les rôles sont assumés, complémentaires, parfois critiques. Brigitte Macron, à la fois soutien et observatrice lucide, n’hésite pas à partager son regard franc sur l’exercice du pouvoir. Quant à Emmanuel Macron, il continue de croire en la puissance des mots, quitte à parfois perdre son auditoire en route.