Huit années à la tête de l’État, une ascension fulgurante, et un parcours scolaire aussi brillant qu’atypique : Emmanuel Macron ne cesse d’attirer l’attention, qu’il soit en pleine campagne présidentielle ou simplement évoqué dans les souvenirs de ses anciens camarades de classe.
Alors qu’il se prépare à tourner la page de l’Élysée en 2027, retour sur le jeune homme studieux, passionné et déjà ambitieux qu’il fut avant d’embrasser le destin présidentiel. C’est le 7 mai 2017 que la vie d’Emmanuel Macron bascule définitivement. À 39 ans, il devient le plus jeune président de la République française, après avoir fondé un an plus tôt son propre mouvement, En Marche ! Une prouesse politique sans précédent sous la Ve République. Réélu en 2022, il s’installe pour un second quinquennat, qu’il devra clore en 2027, la Constitution lui interdisant un troisième mandat consécutif.
Mais derrière l’homme d’État que le monde entier observe, il y a un parcours académique d’une rare densité, jalonné d’étapes décisives et de rencontres majeures.
Des bancs d’Amiens à ceux de Sciences Po
Avant les flashs des caméras, c’est à Amiens, au lycée de la Providence, qu’Emmanuel Macron fait ses premières armes intellectuelles. C’est aussi là, rappelons-le, qu’il rencontre Brigitte, sa future épouse, alors professeure de français et de théâtre. Cette relation atypique nourrera bien des chroniques mais deviendra une colonne vertébrale dans le parcours personnel du futur président.
Brillant élève, Macron rejoint ensuite le prestigieux lycée Henri-IV à Paris, puis entame un DEA de philosophie, avant de passer par Sciences Po. Il échoue deux fois à Normale Sup, mais cela ne l’empêche pas de poursuivre son ascension : il intègre ensuite l’ENA, pépinière des hauts fonctionnaires, d’où il sortira dans les rangs supérieurs.
L’étudiant sérieux… et rabat-joie ?
Ses années étudiantes sont marquées par un mélange de rigueur et d’intensité intellectuelle. Plusieurs témoignages, revenus dans la presse à l’occasion de son élection, dépeignent un jeune homme déterminé, parfois perçu comme trop sérieux.
Anne-Sophie, une camarade de Sciences Po, se souvient :
« Chaque semaine, il me tapait sur l’épaule pour me demander de me taire… Aujourd’hui, ce camarade de banc (que je trouvais bien trop rabat-joie !) est devenu Président de la République… Bravo camarade ! »
Une anecdote à la fois drôle et révélatrice : Emmanuel Macron était déjà animé d’un sens aigu du cadre, et sans doute d’une conscience précoce de l’importance de la parole et de la discipline.
Une personnalité marquante dès l’adolescence
Même dans les souvenirs de collège et de lycée, Macron laissait une trace. Laurence Ruffin, qui l’a connu au collège de la Providence, se rappelle un élève curieux, littéraire, cultivé.
« Il était intéressant, on parlait littérature. Mais on n’a jamais été très proches, ni amis. En terminale, il est parti à Paris. Moi, je suis restée à Amiens pour mes compétitions de natation synchronisée », raconte-t-elle au Dauphiné Libéré.
Et l’ironie du destin ne s’arrête pas là : elle a ensuite eu pour enseignante… Brigitte Macron elle-même. Une femme qui, comme son mari, a marqué durablement tous ceux qui ont croisé son chemin.
Un avenir politique bientôt à réinventer
Alors qu’il entame la dernière ligne droite de son mandat, Emmanuel Macron devra bientôt songer à l’après. Si ses deux quinquennats auront été marqués par de multiples crises – gilets jaunes, pandémie, guerre en Ukraine –, l’homme reste déterminé à poursuivre son action jusqu’au dernier jour.
Mais quel avenir pour celui qui, à 49 ans, aura déjà été président durant une décennie ? Diplomatie, institutions européennes, grands forums internationaux ? Seul l’intéressé le sait. En attendant, le “rabat-joie” d’amphithéâtre est devenu une figure incontournable de l’histoire contemporaine française.