Alors que Gaza est en ruines et que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, les tensions diplomatiques atteignent un nouveau sommet.
Dans ce contexte tragique, la France, par la voix d’Emmanuel Macron, plaide pour un État palestinien sans le Hamas, déclenchant une vive réaction du clan Netanyahou et une polémique internationale d’une rare violence.
Depuis les attaques du 7 octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas a plongé la bande de Gaza dans une tragédie humanitaire sans précédent. Ce jour-là, 1200 personnes sont tuées côté israélien, dont 37 enfants selon l’UNICEF, et plusieurs dizaines d’otages sont capturés. La riposte israélienne, massive, dure désormais depuis 17 mois. Les bombardements incessants ont transformé Gaza en champ de ruines.
Le bilan côté palestinien est effroyable : plus de 50 000 morts, dont 15 000 enfants, et plus de 115 000 blessés. À cela s’ajoutent plus de 11 000 disparus et la quasi-totalité des infrastructures scolaires détruites. Malgré quelques tentatives de cessez-le-feu, la trêve reste précaire. Le mot “génocide” est aujourd’hui utilisé par des organisations internationales, notamment une commission d’enquête de l’ONU début 2025.
Emmanuel Macron en faveur d’un État palestinien… sous conditions
Dans ce climat dramatique, le président Emmanuel Macron a pris position pour la création d’un État palestinien, tout en excluant la participation du Hamas. Invité de l’émission C à Vous le 9 avril, il annonce envisager une reconnaissance officielle de la Palestine d’ici juin. Deux jours plus tard, il clarifie sa pensée sur le réseau X (ex-Twitter) : « Oui à la paix. Oui à la sécurité d’Israël. Oui à un État palestinien sans le Hamas. »
Un message jugé tardif par certains, mais symboliquement fort à l’échelle diplomatique. En France comme ailleurs, cette déclaration soulève des débats sur le rôle de la communauté internationale dans un conflit devenu l’un des plus sanglants de notre époque.
L’indignation virulente de Yaïr Netanyahou
La réponse ne tarde pas. Yaïr Netanyahou, fils du Premier ministre israélien, dégaine une invective violente à l’encontre du chef de l’État français. Dans un tweet lapidaire, il écrit : « Va te faire foutre ! », provoquant un tollé. Mais le jeune homme, connu pour ses excès de langage, ne s’arrête pas là. Il enchaîne avec une série de piques : « Oui à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, de la Corse, de la Polynésie française, du Pays basque […] », accusant la France de néo-impérialisme.
Un discours provocateur qui rompt avec toute forme de diplomatie classique, et qui aggrave un peu plus les tensions entre Paris et Tel-Aviv. En soutien discret, son père Benyamin Netanyahou réagit lui aussi en ligne.
Netanyahou père désavoue partiellement, mais soutient sur le fond
Le Premier ministre israélien a rapidement pris la parole pour répondre à Emmanuel Macron. S’il désapprouve publiquement le ton employé par son fils — « inacceptable à mes yeux » —, il ne désavoue en rien le fond de sa pensée. « Nous n’accepterons pas de leçons de morale sur la création d’un État palestinien », affirme-t-il.
Cette sortie vient sceller une rupture symbolique entre les deux pays, autrefois unis par une coopération stratégique. À l’heure où plusieurs otages israéliens sont toujours détenus par le Hamas, et alors que la bande de Gaza est exsangue, ce duel diplomatique sonne comme une dissonance face à l’urgence humanitaire.
Un tournant géopolitique sous haute tension
Le débat sur la reconnaissance d’un État palestinien ressurgit avec une intensité inédite. Dans un climat de violence extrême, les mots des dirigeants ont des répercussions immédiates. Macron semble vouloir inscrire la France dans une position d’équilibre : soutien au droit à la sécurité d’Israël, mais aussi à la souveraineté palestinienne, à condition d’écarter le Hamas — reconnu comme organisation terroriste par l’Union européenne, les États-Unis, et plusieurs autres États.
Mais dans un contexte aussi inflammable, même les gestes diplomatiques les plus mesurés déclenchent des tempêtes. La fracture entre Israël et une partie de la communauté internationale ne cesse de s’élargir. Pendant ce temps, sur le terrain, les civils paient chaque jour un tribut insoutenable.