Présent au dernier sommet du G7 au Canada, Emmanuel Macron a tenu à soigner son image jusque dans les moindres détails.
Entre discussions diplomatiques tendues et séances sportives à l’aube, le président français s’est montré sous un jour inattendu, mêlant rigueur politique et culte du corps affirmé. Retour sur ces instants capturés loin des caméras officielles. Les 15, 16 et 17 juin derniers, Emmanuel Macron s’est envolé pour le Canada à l’occasion du sommet du G7, qui réunissait les puissances occidentales autour de sujets brûlants : guerre en Ukraine, tensions au Proche-Orient entre l’Iran et Israël, mais aussi enjeux du commerce international. Comme à chaque édition, le sommet s’est déroulé dans un climat international crispé, où chaque mot, chaque posture, peut peser dans la balance géopolitique.
Avant d’entrer dans le vif des débats, les chefs d’État doivent s’assurer d’être physiquement et mentalement affûtés. Pour Emmanuel Macron, cela passe par un équilibre bien rodé entre concentration, discipline corporelle… et quelques footings matinaux, même à l’autre bout du monde.
Lever du jour et jogging présidentiel dans les Rocheuses
C’est l’écrivain Emmanuel Carrère, invité à suivre le président pour un reportage, qui lève le voile sur ces instants privés. Dans une tribune relayée par The Guardian, il raconte s’être réveillé à 4h du matin dans un lodge de Canmore, un village albertain prisé des randonneurs. À cette heure, Emmanuel Macron avait déjà quitté les lieux pour aller courir, visiblement insensible au décalage horaire.
Carrère, visiblement épuisé par le voyage, peine à suivre le rythme. Il confie : « Moi, n’ayant pas fait ma formation à l’unité diplomatique de l’Élysée, j’ai été balayé par le décalage horaire ». Le président, lui, semble imperturbable, traçant ses foulées matinales dans les décors majestueux des Rocheuses canadiennes, toujours suivi de près par sa photographe officielle, Soazig de la Moissonière, qui immortalise ces moments d’endurance et de détermination.
Entre diplomatie musclée et entraînement physique soutenu
Au-delà du simple jogging, le chef de l’État accorde une attention croissante à sa condition physique. Emmanuel Carrère note d’ailleurs une évolution visible : « Emmanuel Macron n’a pas vraiment changé, si ce n’est qu’il a manifestement pris l’habitude de faire de la musculation ». Un détail qui ne serait pas anodin, selon l’écrivain, tant le président semble se soucier de l’image qu’il renvoie.
Les séances de musculation feraient désormais partie intégrante de sa routine, au point que l’écrivain mentionne son goût pour les T-shirts noirs moulants, révélant « des biceps assez impressionnants »… que le président « malaxe avec satisfaction », selon les termes cocasses du romancier. Une attitude qui mêle assurance, coquetterie assumée, et peut-être même un brin de provocation.
Une image millimétrée, entre virilité maîtrisée et stratégie de communication
Cette attention portée au physique s’inscrit dans une stratégie de communication bien rodée, où chaque image du président fait l’objet d’une mise en scène calibrée. Qu’il s’agisse de photos de boxe publiées en 2023, de séances de sport captées lors de déplacements officiels, ou de clichés capturant ses joggings matinaux, Emmanuel Macron construit un récit visuel de lui-même, à la fois actif, combatif et proche des réalités physiques du pouvoir.
Dans un monde où l’image politique pèse autant que les discours, ce soin apporté à l’apparence n’est pas anodin. Il projette la figure d’un président dynamique, jeune, impliqué… et résistant. Une manière aussi de contrer les critiques d’arrogance froide ou de distance technocratique, en se montrant dans des situations plus humaines, corporelles, presque ordinaires.
Le président, entre effort physique et épreuve politique
Mais derrière cette maîtrise de soi, le message est clair : le chef de l’État s’inscrit dans une logique de performance, physique comme politique. À l’image de ses homologues internationaux, il sait que l’endurance et la posture corporelle peuvent aussi façonner la perception du leadership.
Ce double visage – diplomate au sommet et joggeur solitaire à l’aube – reflète une présidence soucieuse de montrer qu’elle tient encore la cadence, malgré les crises, les oppositions internes, et les échéances politiques à venir.