En voulant sauver une chienne mourante, Diane Gouhier pensait accomplir un acte de compassion. Pourtant, cette militante de la cause animale se retrouve aujourd’hui condamnée par la justice, piégée dans une affaire où l’humanité s’est heurtée à la rigueur du droit.
Tout commence en avril 2023, lorsqu’un appel au secours parvient à Diane Gouhier via les réseaux sociaux. Présidente de l’association Cœur sur Pattes à Genilac, dans la Loire, cette femme de 32 ans est alertée au sujet d’une chienne laissée à l’agonie dans un local à poubelles. Elle se rend immédiatement sur place.
L’état de l’animal est alarmant : déshydratée, anémiée, les organes génitaux nécrosés et une odeur pestilentielle flottant dans l’air. Face à cette scène insoutenable, les pompiers dépêchés sur les lieux sont démunis. Ils la laissent repartir avec l’animal, impuissants. Diane engage alors une course contre la montre.
« Elle a eu cinq opérations, j’ai déboursé 6.000 euros chez le vétérinaire », explique-t-elle dans l’émission On marche sur la tête. Contre toute attente, la chienne survit, grâce aux soins, à la détermination et à l’amour de celle qui l’a recueillie.
Une plainte inattendue et une garde à vue traumatisante
Mais alors que l’animal retrouve peu à peu sa dignité, l’affaire prend un tour surréaliste : les propriétaires de la chienne, soupçonnés de maltraitance, portent plainte pour vol. Refusant de rendre l’animal à ceux qu’elle estime être responsables de sa souffrance, Diane Gouhier voit débarquer les forces de l’ordre à son domicile.
Elle est placée en garde à vue pour 24 heures, la durée maximale, une expérience qu’elle qualifie de profondément choquante. Malgré la pression judiciaire, elle reste ferme : hors de question de rendre la chienne.
« Je ne peux pas la leur rendre, ce serait un non-sens éthique », confie-t-elle, bouleversée mais décidée à assumer les conséquences de son geste.
Une condamnation qui divise et choque
La justice, pourtant, ne lui donne pas raison. Diane Gouhier a été reconnue coupable – sans que la peine prononcée ne soit encore précisée publiquement –, mais elle continue de refuser d’obéir à la décision du tribunal. À ses yeux, la protection d’un animal ne peut pas être considérée comme un délit.
Cette affaire soulève une vive émotion parmi les défenseurs des animaux. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une décision judiciaire qui « punit un acte de bonté », et pour appeler à une réforme du droit en matière de protection animale. Beaucoup s’indignent qu’aucune action pénale ne semble avoir été engagée contre les propriétaires initiaux, malgré l’état épouvantable dans lequel l’animal a été retrouvé.
Une militante engagée face à une justice inflexible
Depuis sa condamnation, Diane Gouhier ne fléchit pas. Elle continue son travail au sein de Cœur sur Pattes, consciente que son cas pourrait faire jurisprudence. Elle espère surtout que son histoire fera bouger les lignes, afin que la loi ne puisse plus protéger ceux qui négligent ou maltraitent des animaux au détriment de ceux qui les sauvent.
« J’ai agi avec mon cœur, je ne regrette rien », conclut-elle, droite dans ses bottes. Et si elle doit en payer le prix, elle le fera au nom de tous les animaux sans voix qu’elle a juré de défendre.