Elizaveta Krivonogikh, soupçonnée depuis des années d’être la fille cachée de Vladimir Poutine, aurait refait surface à Paris, loin des fastes russes et des intrigues du Kremlin.
Une révélation explosive, dévoilée par Le Figaro, qui relance les spéculations et expose, malgré elle, une jeune femme aux origines troubles.
Née en 2001, Elizaveta Krivonogikh est au cœur d’une rumeur tenace : elle serait l’enfant illégitime du président russe et de Svetlana Krivonogikh, une femme au parcours énigmatique, passée de l’ombre au luxe. Si ni le Kremlin, ni les principales intéressées n’ont confirmé ce lien, plusieurs enquêtes journalistiques, dont celles du Projet (journal d’investigation russe) et du consortium OCCRP, ont mis au jour des indices troublants : photos, documents financiers, transferts de biens… Tout semble converger vers un lien familial avec l’homme fort du Kremlin.
Après avoir longtemps cultivé une présence active sur Instagram sous le pseudonyme Luiza Rozova, la jeune femme disparaît soudainement des radars en février 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine. Son compte est effacé, ses apparitions publiques cessent, et la piste se refroidit brutalement. Le silence devient total, jusqu’à cette étonnante résurgence dans un lieu culturel parisien.
Une réapparition inattendue dans un bastion artistique
C’est dans la Galerie L, une structure engagée qui soutient des artistes russes et ukrainiens opposés à la guerre, que la jeune femme aurait été aperçue. Située entre le 20e arrondissement de Paris et Montreuil, cette galerie accueille depuis octobre 2024 une nouvelle collaboratrice… Elizaveta Krivonogikh. Selon Le Figaro, qui cite également Radio France et Meduza, elle y occupe un poste en alternance après avoir achevé ses études dans une école de management culturel. Un retour discret mais symbolique dans le monde de l’art, dans un espace à l’opposé des sphères de pouvoir qu’elle est censée incarner.
Une présence banale, un nom qui ne l’est pas
Alexandre Vichnevski, cofondateur de la galerie, affirme n’avoir appris que récemment l’identité supposée de son employée. « Elle vient travailler comme n’importe quelle jeune femme. Pas de garde du corps, elle prend le métro », explique-t-il à Le Figaro. Lorsqu’il l’interroge sur sa filiation présumée, la réponse est catégorique : elle nie être la fille de Vladimir Poutine. Une réponse qui n’éteint pas les soupçons, mais soulève une question éthique : faut-il juger cette jeune femme sur des liens qu’elle conteste et qui n’ont jamais été établis juridiquement ?
Le galeriste, lui, reste prudent. Né en Ukraine, ayant vécu à Moscou, il connaît les tensions liées à ce type de révélation. « Je ne veux pas que l’on vienne me casser mes vitrines », confie-t-il, conscient de l’impact médiatique croissant et des menaces en ligne que reçoit la jeune femme.
Entre Paris, culture et héritage controversé
Travailler dans un lieu où l’on promeut l’art comme contre-pouvoir, tout en portant le fardeau d’une paternité présidentielle supposée, donne à cette situation une dimension presque romanesque. Elizaveta, devenue Luiza, tente visiblement de se fondre dans une normalité que son nom — même non officiellement reconnu — lui interdit totalement. La coïncidence de son engagement dans une galerie militante, dans un contexte de guerre et d’exil, ne peut être anodine. Elle en dit long sur l’ambivalence de cette figure, à la fois victime d’une rumeur tenace et potentiellement héritière d’un pouvoir contesté.
Une exposition involontaire mais très politique
Si Elizaveta Krivonogikh avait voulu se faire oublier, c’est raté. Sa réapparition relance le débat sur les ramifications internationales du pouvoir russe, mais pose aussi une question de société : peut-on détacher un individu de son origine présumée, surtout lorsque celle-ci est politique, contestée et opaque ? En France, son histoire prend une résonance toute particulière dans le contexte actuel de tension géopolitique et d’exil d’opposants russes.